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vendredi, 26 avril 2013

Le terrorisme, de Boston à Moscou en passant par Damas

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Alexandre Latsa:

Le terrorisme, de Boston à Moscou en passant par Damas

Ex: http://fr.rian.ru/

Depuis la fin de l’URSS, l’un des mythes fondateurs de la politique étrangère euro-américaine envers la Russie se base sur la situation dans le Caucase. Dès 1994, l’état russe fait face à une rébellion armée qui prône l’indépendance et fera rapidement appel à des cohortes de mercenaires étrangers pour mener cette soi-disant guerre d’indépendance de Tchétchénie. Rapidement, le conflit se transformera en une guerre religieuse sous la pression notamment de ces mercenaires islamistes qui tenteront d’étendre le conflit à tout le Caucase pour y instaurer un califat régional.

Dès le début des opérations militaires russes dans le Caucase visant à rétablir l’ordre et empêcher une partition du pays grâce à une aide extérieure, la Russie a subi une pression médiatique, morale et politique sans précédent. Le Main Stream médiatique occidental  n’a  jamais cessé de nous présenter les combattant islamistes du Caucase comme des soldats de la liberté, luttant pour une hypothétique indépendance ou encore pour  la survie de cultures menacées, qui comme on peut le constater en 2013, bien longtemps après, n'ont jamais été menacées. La Russie, qui fait face au terrorisme de l’internationale Djihadiste et ses soutiens principaux à l’étranger (que ce soit au sein de pays du golfe, de la Turquie ou de certaines puissances occidentales) n’a que trop rarement bénéficié de la compassion ou du soutien des pays occidentaux.

L’Amérique dans cette pression à l’encontre de la Russie, porte une responsabilité très importante en tant que leader économique, politique et moral de la communauté des états occidentaux.

A titre d’exemple, le principal site de propagande antirusse du Caucase qui prend la défense de terroristes tel que Dokou Umarov (dont le mouvement est classé comme terroriste par l’ONU) et qui justifie les attentats contre l’état russe aurait vraisemblablement été fondé par entre autre le département d’état américain. Eric Draitser rappelait récemment que de nombreuses ONG opèrent dans le Caucase via un soutien financier américain direct et soutiennent officiellement le séparatisme dans cette région, devenant ainsi indirectement (involontairement?) les complices des terroristes qui opèrent dans cette région du globe.

Dans l'affaire de Boston, on a évidemment beaucoup parlé des deux frères Tsarnaïev, et la presse vient de révéler que la Russie avait demandé au FBI d’enquêter sur l’un d’entre eux, leur mère assurant même qu’ils étaient sous contrôle étroit des services américains. On ne peut que s’étonner que nos commentateurs nationaux, si prompts à accuser le FSB de tous les complots possibles et imaginables lorsque surviennent des attentas en Russie se refusent à l’évocation de théories identiques en ce qui concerne la situation en Amérique.

A un an des olympiades de Sotchi la situation dans le Caucase semble pourtant bien plus calme que l’on ne pouvait le croire et ce malgré l’instabilité soutenue au Daguestan. C’est dans ce contexte que les attentats de Boston sont sans doute le plus grand service que les terroristes pouvaient rendre à la Russie. En l’espace de quelques jours, les terroristes du Caucase ne sont plus, et ne seront sans doute jamais plus, présentés comme des combattants de la liberté mais comme ce qu’ils sont: des criminels. Le FBI du reste est déjà en train de chercher de potentielles pistes pour voir si les deux frères Tsarnaïev n’étaient pas en lien avec l’émir du Caucase Dokou Umarov ce qui, si cela s’avérait vrai, confirmerait totalement les affirmations et donc la position de la Russie sur le Caucase.

Mais le changement lexical n’est sans doute pas suffisant, il devrait aussi s’accompagner d’un changement de politique puisque pendant que les citoyens américains pleurent leurs proches tués ou meurtris, le département d’état américain vient d’annoncer la hausse de l’aide militaire à la rébellion Syrienne, dont les éléments les plus radicaux pourtant de poster une vidéo à destination du président Obama pour lui rappeler qu’ils sont tous des "Oussama Bin-Laden".

Aymeric Chauprade rappelle que "l’État profond américain est allié de l’islamisme depuis les années 70 et a soutenu et utilisé celui-ci partout où il pouvait déstabiliser l’Europe, la Russie, la Chine… Dans les années 90, la CIA soutient l’islamisme tchétchène et les musulmans les plus radicaux dans le Caucase, comme elle soutient les Djihadistes en Bosnie, au Kosovo, en Libye, dans le Sahel, en Syrie". Il rappelle également que "Au début des années 2000, Dhokhar et Tamerlan sont accueillis à bras ouverts avec le statut de réfugié politique aux États-Unis. On s’émerveille sur ces bons immigrés qui veulent devenir de bons américains. On leur accorde des bourses".

On aimerait désormais que les bonnes conclusions soient tirées par les stratèges américains. Comme le suggère Gordon Hahn, expert du Centre d'études stratégiques et internationales: "Même si l'attentat de Boston n'est pas lié à la région et que l'inspiration est d'ordre idéologique, il est temps de renforcer la coopération avec la Russie et d'écouter Poutine".

Le peuple américain vient donc de découvrir à toute petite échelle ce que les Syriens vivent tous les jours depuis prés de deux ans et ce que les russes continuent de subir depuis la fin des années 90. Curieusement (?) les acteurs qui ont le plus contribué à la guerre contre l’Etat russe et facilité l’Islamisation du Caucase (et donc indirectement le terrorisme) sont les mêmes qui sont à la pointe de la lutte contre l’État Syrien aujourd’hui. Une guerre en Syrie qui pourrait et devrait du reste entrainer une explosion du terrorisme dans de nombreux pays si les combattants de plus de 50 nationalités y combattant déjà décidaient de rentrer mener le Jihad dans leurs pays respectifs et adoptifs, en France notamment.

Les victimes civiles américaines, russes ou syriennes sont les victimes d’un seul et même fléau et d’une politique étrangère incohérente du "deux poids deux mesures" qui non seulement empêche l’établissement de relations internationales saines mais permet aussi directement au terrorisme de proliférer.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

Rassegna Stampa (26-04-2013)

Rassegna Stampa:
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jeudi, 25 avril 2013

'Obama zet verdachte Boston land uit

'Obama zet verdachte Boston land uit om link met Saudi Arabië te verbergen'

Ex: http://xandernieuws.punt.nl/

Opname politieradio bewijst dat autoriteiten liegen over niet geëxplodeerde bommen

Reguliere media weigeren foto's, opnamen en ooggetuigen te publiceren


De media weigeren o.a. deze foto te laten zien, waaruit blijkt dat tenminste 2 verdachten vrijwel zeker lid waren van de private militaire firma Craft International, een soort elite 'Blackwater'.

De Saudische student die volgens onafhankelijke bronnen vrijwel onmiddellijk in verband werd gebracht met de bomaanslagen op de marathon in Boston wordt vanwege ' nationale veiligheidsredenen' volgende week de VS uitgezet. Deze zeer ongewone stap, die pal komt na een spoedgesprek tussen president Obama en de Saudische minister van Buitenlandse Zaken Saud al-Faisal, doet critici vermoeden dat Obama hiermee probeert te verhullen dat de daders inderdaad uit Arabische- en moslimkringen afkomstig zijn.

Autoriteiten en media ontkennen foto's, opnamen en ooggetuigen

Nadat er gisteren foto's op het internet verschenen waarop een aantal verdachten met donker getinte huid met grote rugzakken tussen de toeschouwers van de marathon in Boston zijn te zien, proberen de autoriteiten, de FBI en de media de schade zoveel mogelijk te beperken door alle linken te ontkennen. Ook CNN kwam plotseling terug op het eerdere bericht dat er een 'donker getinte' man zou zijn gearresteerd.

Daarnaast werd de voorspelling van de aanslagen in de cartoonserie Family Guy door veel media onterecht als 'hoax' gekwalificeerd. Ooggetuigen die verklaarden dat er pal voor de aanslagen werd omgeroepen dat er een (bom)oefening werd gehouden werden glashard tegengesproken, alsmede ook het feit dat er later nog 3 tot 5 onontplofte bommen zouden zijn gevonden, iets wat duidelijk blijkt uit een opname afkomstig van een politieradio.(2)

Tevens weigeren de reguliere media de foto's met de verdachten aan het grote publiek te laten zien. Sommige gefotografeerde mannen lijken uit het Midden Oosten te komen, en twee van hen aan de hand van emblemen op hun zwarte rugzakken en petten vrijwel zeker geïdentificeerd als medewerkers van de private militaire/beveiligingsfirma Craft International. Na onderzoek bleek dat de geëxplodeerde bommen inderdaad in zwarte rugzakken hebben gezeten. (3)

Uitzetting na spoedgesprek Obama en Saudische minister

Volgens terrorisme expert Steve Emerson zal de 20 jarige uit Saudi Arabië afkomstige Abdul Rahman Ali Alharbi zo snel mogelijk worden gedeporteerd. Alharbi, die met brandwonden aan zijn handen in een ziekenhuis werd opgenomen, kreeg daar bewaking en werd later bezocht door de Saudische diplomaat Azzam bin Abdel Karim. Later werd zijn appartement door de autoriteiten onderzocht.

Het besluit de student het land uit te zetten volgde kort na een niet gepland gesprek tussen president Obama en de Saudische minister van Buitenlandse Zaken Saud al-Faisal, gisterenmiddag in het Witte Huis. 'Dit is zeer opmerkelijk,' aldus Emerson. 'Burgers van Saudi Arabië worden niet gearresteerd maar gedeporteerd, omdat de regering de Saudi's niet voor schut wil zetten en hen te vriend wil houden.'

Bovendien werd een wel geplande bijeenkomst voor de pers tussen minister van Buitenlandse Zaken John Kerry en minister Faisal plotseling gecancelled omdat Kerry 'moe' zou zijn. Associated Press journalist Patrick Ventrell waagde het openlijk aan deze verklaring te twijfelen. 'Verwacht u echt dat wij geloven dat dit de echte reden is?' vroeg hij aan de woordvoerder van het Witte Huis, die duidelijk moeite had om uit zijn woorden te komen.

Al Qaeda

De 20 jarige Alharbi behoort bij een invloedrijke Saudische clan die al sinds de jaren '90 tal van Al Qaeda leden herbergt. De BBC berichtte bijvoorbeeld dat Khaled Alharbi getrouwd was met een dochter van Al Qaeda's nummer 2, Ayman al-Zawahiri. Ook zou hij samen met Bin Laden in een video te zien zijn geweest waarin zij de aanslagen van 9/11 prezen.

Gezien het feit dat de regering Obama al meer dan een half miljard dollar en grote hoeveelheden wapens heeft gegeven aan de rebellen van het Free Syrian Army, dat openlijk heeft toegegeven door Al Qaeda te worden geleid, zou het nieuws dat één van deze militanten een aanslag op Amerikaanse bodem heeft gepleegd extreem schadelijk voor de president zijn.

'Obama verbergt link met Saudi Arabië'

De bekende conservatieve radiopresentator Michael Savage kwam gisteren daarom met de theorie op de proppen dat de politie in Boston door de regering Obama en de FBI het bevel heeft gekregen een geplande persconferentie te annuleren, omdat de Saudische minister zou hebben geëist dat de verdachte niet wordt gearresteerd maar het land wordt uitgezet.

Als later blijkt dat de regering Obama inderdaad opnieuw probeert een link tussen terreuraanslagen en Arabische moslims te verbergen, dan is dit schandaal nog vele malen groter dan het Benghazi debacle. Obama probeerde toen maandenlang te ontkennen en te verhullen dat moslimextremisten verantwoordelijk waren voor de dood van onder andere de Amerikaanse ambassadeur, omdat de via Libië lopende geheime wapenleveranties van de CIA aan Al Qaeda in Syrië anders aan het licht hadden kunnen komen. (1)


Xander

(1) Infowars
(2) Infowars
(3) Infowars

Zie ook:

17-04: Boston: Officials en media beginnen 'rechts' en 'anti-Obama' de schuld te geven
16-04: Cartoonserie Family Guy voorspelde maand geleden aanslag in Boston
16-04: Jordaanse moslimleider blij met 'Amerikaans bloed' in Boston
16-04: 'Bomoefening pal voor explosies marathon Boston'

 

mercredi, 24 avril 2013

The Doctrine of Kimilsungism

 

Toward Inter-Korean Cooperation

The Doctrine of Kimilsungism

by NILE BOWIE
 
Ex: http://www.counterpunch.org/

Each year on April 15th, North Koreans pay homage to the founder of their nation, Kim il-Sung – the most revered figure in the North Korean psyche. Despite the tense state of affairs on the Korean peninsula and war-like rhetoric emanating from the North, the mood in the country is one of patriotic celebration as citizens of Pyongyang take part in communal dancing and other festivities to remember their departed leader. Kim il-Sung was a guerilla fighter who fought for Korean independence against the Japanese, who occupied the peninsula prior to the Korean War. He was installed into power by the Soviet Union, which bankrolled the North’s post-war reconstruction efforts and shaped its economic policy. After a turbulent history of being under the thumb of larger regional powers, Kim il-Sung is credited with freeing Korea from the yoke of colonialism, even earning him sympathy from some of the elderly generations living in the South. North Korea’s reverence for Kim il-Sung appears wholly Stalinistic to the Western eye, but there are complex reasons why the North Korean ruling family continues to be venerated unquestionably, part of which deals with North Korea’s race-based brand of nationalism that few analysts take into account.

Imperial Japan ruled the Korean peninsula for thirty-five years beginning in 1910, and historians claim that Koreans of the time had little patriotic or nationalistic sensibilities and paid no loyalty toward the concept of a distinct Korean race or nation-state. The Japanese asserted that their Korean subjects shared a common bloodline and were products of the same racial stock in an attempt to imbue Koreans with a strong sense of national pride, suggesting the common ancestry of a superior Yamato race. Following the independence of the DPRK, its leaders channeled the same brand of race-centric nationalism. Domestic propaganda channeled rhetoric of racial superiority different from that of the Aryan mythology of Nazi Germany; mythmakers in Pyongyang focused on the unique homogeneity of the Korean race and with that, the idea that its people are born blemish-free, with a heightened sense of virtuousness and ethics. The characteristic virginal innocence of the Korean people is stressed incessantly in North Korean propaganda, obliging the guidance of an unchallenged parental overseer to protect the race – that’s where the Kim family comes in.

DPRK001

Both Kim il-Sung and his son Kim Jong-il, who ruled North Korea from 1994 to 2011, are credited with super-human feats that North Korean school children learn about from the cradle. The domestic portrayal of Kim il-Sung and Kim Jong-il is that of a firm parental entity who espouses both maternal concern and paternalistic authority. The personality cult around the Kim family is itself is built into the story of racial superiority, mythicizing Kim il Sung into a messianic entity destined to lead the Korean people to independence through a self-reliance philosophy known as the Juche idea. The Juche ideology channels vague humanistic undertones while trumpeting autonomy and self-reliance. Analysts argue that the Juche idea and the volumes of books allegedly written by the leaders on a broad series of Juche-based social sciences is essentially window dressing designed more for foreign consumption. Foreign visitors are lectured about Juche thought and kept away from the central ideology, which is that of a militant race-based ultra-nationalism.

Defectors also claim that there is a stronger effort on indoctrinating the masses internally with the official fantasy biographies of the leaders to further their messianic character, rather than a serious application of teachings such as Juche thought. In North Korea, the leader is never seen exerting authority onto his people; he is instead depicted as caring for injured children in hospitals and nurturing soldiers on the front lines. State media has once described Kim Jong-il as “the loving parent who holds and nurtures all Korean children at his breast.” The Democratic People’s Republic of Korea may have a communist exterior, however it bares little resemblance to a Marxist-Leninist state in its commitment to improve material living standards; economics are nowhere near a central priority in contrast to the importance placed on the military. Domestic propaganda encourages its subjects to remain in their natural state of intellectual juvenescence and innocence, under the watch of the great parent. Kim il-Sung, given the title of “Parent Leader” in state media, was portrayed as a nurturing maternal figure, fussing over the food his soldiers consumed and making sure they had warm clothing.

Much like the mysticism around Japan’s Mount Fuji during the time of the Imperial Japanese occupation, Korea’s highest peak, Mount Paektu, was designated a sacred place and given a central role in official mythology. Kim Jong-il’s birth supposedly took place on the peaks of Mt. Paektu beneath twin rainbows in a log cabin during the armed struggle against the Japanese occupiers. His biography reads, “Wishing him to be the lodestar that would brighten the future of Korea, they hailed him as the Bright Star of Mount Paektu.” Images of fresh snowfall and snow-capped peaks of Mount Paektu are conjured to exemplify the pristine quality of Korean racial stock, and state media often refers to the DPRK as the “Mount Paektu Nation” and Kim Jong-un as the “Brilliant Commander of Mount Paektu.” Pyongyang is often depicted under snow, symbolizing the purity of the race, described by state media as “a city steeped in the five thousand year old, jade-like spirit of the race, imbued with proudly lonely life-breath of the world’s cleanest, most civilized people – free of the slightest blemish.”

Nearly all of the North’s domestic propaganda maintains a derogatory depiction of foreigners, especially of Americans, who are unanimously viewed as products of polluted racial stock. Six decades of ethno-centric propaganda has reinforced the North’s xenophobia and unwillingness to interact with the outside world. In his book ‘The Cleanest Race,’ DPRK expert B.R. Meyers cites a conversation between North and South Korean personnel discussing the increasing presence of foreigners in the South, to which the North Korean general replied, “Not even one drop of ink must be allowed.” Domestic propaganda reinforces the trauma and devastation experienced during the Korean war, when nearly a third of the North Korean population were killed in US led aerial bombardments, flattening seventy eight cities and showering over fourteen million gallons of napalm on densely populated areas over a three year period, killing more civilian causalities than the atomic bombing of Hiroshima and Nagasaki. Credible threats to the DPRK’s national security have allowed the ruling family to consolidate power, while legitimizing the ‘Songun Policy’ or military-first policy.

North Korea’s most unstable period came after the death of Kim il-Sung in 1994, as economic difficulties deepened following the fall of the Soviet Union and severe environmental conditions that resulted in a period of the famine from 1995 to 1997, killing nearly one million people. As the economy collapsed, social discipline and internal security began to breakdown outside of Pyongyang. Defectors reported seeing streets littered with famished corpses of the starving. Instances of soldiers robbing civilians in search of food and cases of cannibalism in rural areas were prevalent. Kim Jung-il maintained in this period that the US-led economic blockade against Korea was the dominant cause of the famine and economic stagnation. Kim Jong-il realized that having the backing of military generals was crucial to maintaining his power and authority, so as to quell the possibility of an ambitious general staging a military coup. The introduction of ‘Songun Policy’ gave members of the army preferential treatment with respect to receiving food rations, in addition to granting more authority to hardline generals. Much of the food aid received from abroad was redistributed directly to the military.

Kim Jong-il, having overseen the most arduous and economically stagnate period of North Korean history, sought to legitimize his rule through the procurement of nuclear weapons. “In 2006 the Dear General successfully saw the acquisition of a nuclear deterrent that would protect the Korean race forever. Truly, the son had proven himself worthy of his great father,” as described by state media. The state propaganda apparatus had done much to equate this accomplishment as the pride of the nation, depicting it as integral to the national defense of the country and the race. Understanding the role of the DPRK’s nuclear weapons is crucial for policymakers in the US and South Korea, who have placed the North’s denuclearization as a prerequisite for dialogue. North Korea cannot be expected to commit political suicide, nor can it be made to forfeit its main source of pride, legitimacy and defense in exchange for only thin assurances of security and prosperity from the US.

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The North Korean regime is complicated, and its doctrine of race-based militant ultra-nationalism bares more resemblance to National Socialism than to Communism. The DPRK is a product of brutal occupation, subsequent isolation, and decades of failed rapprochement policies on the part of South Korea and the US. It will take decades of interaction with the outside world to undo the social conditioning that North Koreans have lived under for six decades, something that can only be accomplished with delicate diplomacy and the incremental normalization of inter-Korean relations. Kim Jong-un has revolutionary credentials, and eventually the old guard of generals and advisors that surround him will pass, and he will exert total control over the nation and its direction. At its current pace of military development, the North will have the technology to act on its many threats in the coming years. If the current crisis tells the world anything, its that the approach of the US and South Korea is not conducive to peace, and further calls for the North to denuclearize will not yield results any different from what the world has already seen. While Kim Jong-un’s actions in the present scenario are grounded in building his domestic appeal, the underlying message is that North Korea is a nuclear state, and it wishes to be recognized as one for the purposes of defense and national security.

The policies of conservative President Lee Myung-bak deeply strained inter-Korean relations, and incumbent President Park Geun-hye has picked up where he left off. Although it would be described as unrealistic by South Korea’s conservative establishment, the only possible method for rapprochement that could actually work would come in the form of South Korea distancing itself from the United States. Given the unique paranoia and xenophobia of North Korea’s regime and how they’ve managed the country in near-isolation since its independence, the only hope of changing the regime’s behavior is accepting it in its current form, increasing inter-Korean cooperation in areas of trade and tourism through the construction of special industrial zones in the North. The Sunshine Policy years spearheaded by South Korean President Kim Dae-jung showed that inter-Korean relations faired far better under a policy of openness and economic exchange over the conservative approach of the South Korean right.

Sanctions, demands of denuclearization, and backing the North into a corner will only yield the same familiar results – an ugly stalemate that throws the Korea peninsula into a serious security crisis every so often. South Korea has a better chance of convincing the North to denuclearize only after trust and normalized relations are established, and that can only happen if the South is willing to scale back its military partnership with the US and acknowledge Pyongyang’s right to defend itself. Although Seoul would be viewed as giving into Pyongyang’s threats, a revival of the Sunshine policy is the only way to mend relations between the two Koreas. Regardless of Pyongyang’s nuclear policy, the establishment of inter-Korean industrial zones and economic spaces will herald greater opportunity for civilians from both Koreas to come into contact, allowing opportunities for North Koreans to be exposed to outsiders and to become familiarized with modern industrial technologies and work methods.

North Korea’s approach in the current scenario is widely viewed as irrational, and it has behaved in a way that undermines its legitimate security concerns. The only way to deradicalize the North’s xenophobic ethno-militarism is through economic exchange and the normalization of relations, and that can only happen if the South incrementally scales back its military exercises and recognizes the North as a nuclear state. There is no reason for tension on the Korean peninsula today, and if new policy directions were taken by the administration in Seoul, such instability would not have to occur. Being part of the same race, a neutral-Seoul could have much greater influence over Pyongyang than China ever could, and the normalization of relations would yield mutually beneficial economic growth that would stabilize the North and reduce the long-term insecurities that Kim Jong-un would face – inter-Korean cooperation is in the interests of all countries in the region. The current standoff on the Korean peninsula is much like a fork in the road of inter-Korean relations; pride should be pushed aside because its either sunshine or war.

Nile Bowie is an independent political analyst and photographer based in Kuala Lumpur, Malaysia. He can be reached at nilebowie@gmail.com

Le culte de l’Amérique en Europe

Emrah Kaynak:

Le culte de l’Amérique en Europe

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/

 

Le culte de l’Amérique en Europe
Le rapport que l’Europe entretient avec les États-Unis ressemble à s’y méprendre au rapport traditionnel métropole-colonie à ceci près que la colonie d’antan s’est muée en modèle-type universel. Le moindre événement qui a lieu aux États-Unis a une projection hors norme dans le Vieux Continent. Un attentat engendre trois morts outre-Atlantique et aussitôt le plan Vigipirate est renforcé en France ; un cyclone s’apprête à toucher la côte est des Etats-Unis, après avoir dévasté les Caraïbes, et c’est toute l’Europe qui retient son souffle.

La double explosion qui a frappé le marathon de Boston a joui d’une exposition médiatique extraordinaire : éditions spéciales dans les journaux télévisés et dans la presse écrite. Un événement similaire dans un pays périphérique n’aurait très certainement pas joui du même écho. A l’inverse, les États-Unis sont recroquevillés sur leur société et font très peu cas de ce qui se passe au-delà de leurs frontières, hormis lorsque leurs intérêts directs sont en cause.

Ce qui est nommé fâcheusement « mondialisation » n’est en réalité que la propagation virale de la culture consumériste étasunienne et de son corrélat moral dans le reste du monde. Ce qui se déroule aux états-Unis préfigure très souvent ce qui se passera d’ici peu en Europe : combat entre le moderne (néo-libéralisme anglo-américain) contre l’ancien, le dépassé (modèle social européen). Sarkozy, qui faisait du jogging à New-York affublé d’un T-shirt NYPD, incarne à merveille cette dévotion infantile pour l’Oncle Sam. En son temps, il déclarait au Journal Le Monde : « J’aime l’énergie et la fluidité de l’Amérique. Ce sentiment que tout est possible. Cette impression - peut être artificielle - que des sagas sont possibles, qu’on peut partir du bas de l’échelle et monter très haut, ou bien le contraire ». (1)

La sujétion européenne est non seulement politique mais aussi économique et intellectuelle. La politique étrangère européenne est déjà sous tutelle, alors que le marché européen n’est déjà plus qu’un comptoir de marchandises étasuniennes. L’UE est la terre d’accueil la plus importante du monde pour les marchandises, les services et les capitaux en provenance des États-Unis.

L’Angleterre, la France, l’Allemagne qui étaient les incubateurs des courants de pensée avant-gardistes, se contentent de plus en plus de décalquer les concepts et idées marqués du sceau étasunien . Tout ce qui est estampillé États-Unis, par rapport à n’importe lequel de ses équivalents, représente per se une valeur ajoutée. Que ce soit en nouvelles technologies (Apple, Microsoft, Google, Facebook…), en vêtements (Nike), en productions culturelles de masse (cinéma, série TV, musique,…), en boissons et en produits alimentaires (Coca-cola, Mc Donald,…), le Made in USA bénéficie d’une attractivité sans égal (2).

« Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie. Ce moyen, cette pratique, ces allèchements étaient ceux qu’employaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets sous leur joug. Ainsi les peuples abrutis, trouvant beaux tout ces passe-temps, amusés d’un vain plaisir qui les éblouissait, s’habituaient à servir aussi niaisement mais plus mal que les enfants n’apprennent à lire avec des images brillantes » avisait déjà Étienne de La Boétie. (3)

Cette acculturation psychologique s’exprime de la manière la plus éclatante par l’anglomanie butée qui sévit autant dans les couches populaires qu’au sein des élites dirigeantes (4). Publicitaires, journalistes, scientifiques, hommes politiques recourent abusivement à l’anglais qui est censé conférer un surcroît de sérieux à leurs propos. L’anglais est en passe de devenir une véritable « supralangue » qui relègue toutes autres langues au rang de dialecte régional. La langue n’est pas simplement un vecteur de communication ; il s’agit en outre d’un objet idéologique qui traduit une certaine « cosmovision » c’est-à-dire une appréhension générale de l’existence.

L’onde du culte de l’Amérique, l’idée que c’est le meilleur pays au monde, s’étend à l’Europe entière et au reste du monde. Après les événements du 11 septembre 2001, l’Europe avait proclamé ses affinités électives avec les États-Unis sous l’aphorisme « nous sommes tous américains ». Cette déclaration de soumission s’est concrétisée et s’est même intensifiée ces dernières années dans les faits et dans les esprits. La conversion à la culture usaméricaine, au néo-libéralisme, à l’esprit du temps, contraint malheureusement les masses à l’aliénation et à l’encerclement de l’imaginaire.

Emrah Kaynak

Notes :

(1) http://www.lemonde.fr/societe/article/2006/09/09/nicolas-sar...

(2) Cette Amérique qu’on aime, Thierry Fiorilli, http://archives.lesoir.be/cette-amerique-qu-8217-on-aime-823....

(3) Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1574.

(4) L’anglomanie en Belgique francophone,
http://correspo.ccdmd.qc.ca/Corr16-3/Anglomanie.html.

mardi, 23 avril 2013

Nessuno tocchi la Siria

Establish a multipolar world order

Establish a multipolar world order

 
Ex: http://www.geopolitica.ru/
 
 

 

- Could you describe in a few key words the essence and goals of your movement? Does it place itself in an existing sociopolitical-historical trend of Russian politics? Does it lobby in Russian government circles to achieve its goals?

The main idea and goal of the International Eurasian Movement is to establish a multipolar world order, where there will be no dictatorship of the U.S. anymore or of any other country or actor of world politics. In the sector of ideology we strongly reject (neo)liberalism and the globalization process as its derivative. We agree that we (as well as other nations) need a constructive platform for our alternative future. In the search of it, our work is directed to dialogue with other cultures and peoples who understand the meaning and necessity of conservative values in contemporary societies. Speaking about Russian reality, we are heirs and assigns to the former eurasianists (this ideology was born in the 1920s): Piotr Savitsky, Nikolay Trubetskoy, Nikolay Alekseev as well as Lev Gumilev – the famous Soviet scholar. They all studied historical processes and proposed a unique vision of our history, separate from the eurocentric science approach. The understanding that Russia is not part of Europe or Asia, but forms a very own unique world, named Eurasia, is also implemented in our political activity. In cooperation with members of parliament or the Council of the Federation or other governmental bodies, with our advices and recommendations, we always provide a strong basis linked to our history, culture, diversity and so on. And I must tell you that many people understand and support our ideas and efforts (in governmental structures, local and regional authorities, science and education, religious institutions and in society at large).

- What is your vision on a multipolar world? Which role do you see for Western European nations? Do they have any future at all on the world stage of the 21st century? Will they surmount the actual crises on a demographic, metaphysical and mental level?

In my opinion, a multipolar world is the order with 5 or more centers of power in the world and this reality will keep our planet more safe and balanced with shared responsibility between the regions. But it is not just interdependence by the logic of liberalism: some regions might well exist in relative political and economic autarky. Beside that, there might exist a double core in one center (for example Arabs and Turks in a large Muslim zone or Russia and Central Asian states for Eurasia) and shifted and inter-imposed zones, because, historically, centers of power can be moved. Of course at the moment the most significant centers of power are described in terms of nuclear arms, GDP, economic weight/growth and diplomatic influence. First of all we already have more poles than during the Soviet-US opposition. Secondly, everybody understands the role of China as a ‘Bretton Woods-2’, as well as emerging countries under acronyms as BRICS or VISTA, “anchor countries” and so on. And, thirdly, we see the rise of popular and unconventional diplomacy and the desire of many countries (many of them are strong regional actors such as Iran, Indonesia and Brazil) to not follow the U.S. as satellites or minor partners.

Of course, Washington does not like this scenario and tries to make coalitions based on states with a neocolonial background or on dutiful marionettes. But even in the U.S., politicians and analysts understand that the time of unipolar hegemony has gone. They are trying to build a moreflexible approach to international relations, called ‘multilateralism’ (H. Clinton) or ‘non-polarity’ (R. Haas), but the problem is that the U.S. do not have enough confidence in foreign actors united as joint, but who still have no strong alternative to the contemporary world order. So, they use another option for destabilization of rising regions, known as controlled chaos. Because of its military presence over most parts of the globe and its status of promoter of democracy and the protection of human rights, the White House can justify its own interests in these places. And cyberspace is also the object of manipulation, where the whole world is divided in two camps that remind us of the times of the Cold War (I call it ‘Cold Cyber War’).

We think that the contemporary West European nations are one of the poles (centers of power) in a forthcoming multipolar world order). But the problem for now is their engagement in U.S. proatlanticistpolitics, as manifested in the Euro-Atlantic chart of cooperation (common market, legislation and regulation mechanisms, including items of domestic politics), as well as NATO activity. The same we see on the other side of Eurasia – attempts of Washington to start trans-Atlantic cooperation with Asian countries. The contemporary crisis is neither good nor bad. It’s a fact. And the European nations must think about the way they’ll choose, because it will form the future (at least in Europe). It is not the first time in history: during the middle ages there was decline of population because of pestilence and wars. Religious schisms also occurred, so Europeans have some experience in metaphysics and ethics dealing with system failure too. The point is that now we have more interconnected reality and the speed of information sharing is fantastic, that was not possible, imagine, a century ago. And European society becomes more consumerist! But even in Europe, there are a lot of voices in respect of nature (organic greens), anti-grow movements (in economics) and traditionalists who try to keep and preserve ethnic andhistorical values and manners. Even the Soviet experience could be useful: after the Great Social Revolution there was a strong anti-church attitude promoted by the government, but after 70 years we’re back at our roots (of course during all this time not all people were atheists and the return to church happened during Stalin’s period when the institute of the Patriarchy was restored).

- How do you see the dialogue of civilizations in the light of more than 10 years of wars between the West and the Muslim world? Where does Russia stand in this opposition? Are there fears of an islamization process within the Russian Federation, or are Russian authorities setting on long-time accommodation with Muslim minorities and actors?

At first we must bear in mind that the idea of Huntington (the ‘clash of civilizations’) was developed out of necessity of justifying the U.S.’s military and economic expansion. His book was issued when the first wave of globalization as the highest principle of Westcentrism just began its tide in the Third World. By the logic of neoliberal capitalism it must be re-ordered and re-programmed in the search for new markets. All non-western societies must consume western products, services and technologies by this logic. And let’s remember that war against the Muslim countries originated from the neocons from Washington. So, these 10 years of wars that you to mention is nothing more than a provoked conflict by a small group that was very powerful in American politics at the beginning of the 2000s. By the way, all kinds of radical Islam (Wahhabism) were promoted by the United Kingdom. This version of Islam was founded in Saudi Arabia only with London’s special support. The Great Game in Eurasia was started many years ago and Britain has played here a most significant role.The U.S. took this role only after WW2, but many destructive processes were already unleashed. Of course, Russia is suspicious of the radical Islam, because emissaries of the wahhabis and al-Qaeda were already in the Northern Caucasus. And still now, there are different terrorist groups with the idea of the socalled “Emirate of the Caucasus”. There were also attempts to spread another sectarian beliefpromoted by Fetullah Gullen (Nurjular), but for now this sect is prohibited here. Actually Islam is not a threat to Russia, because, traditionally, a lot of people living here are Muslim. Regions like Tatarstan, the North Caucasus republics, Bashkortostan have an Islamic population. And our government supports traditional Islam here.

- What do you think about the American/Western strategy of strategic encirclement of Russia? Can we see this as well in the process of the so-called 'Arab Spring'? Is an open, Western-waged war against Syria and Iran possible and would it be the onset to a major world conflict, a 'Third World War'? Where would Russia stand?

It works. Not only because of the reset of the Anaconda strategy for Eurasia by means of militarypresence. Sometimes it doesn’t manifest in classical bases. Logistics is the main element ofcontemporary warfare, as well as C4ISR – Command, Control, Computer, Communications, Intelligence, Surveillance, Reconnaissance – works in the vein of smart engagement. Other tools are: economics, promotion of democracy and human rights, cyber politics. The Arab Spring is a very complex phenomenon – there are a couple of components, but you can see that the U.S. has a bonus anyway: Egypt has asked for a huge loan from the World Bank; Western companies go to Libya; Muslim extremists are being manipulated against moderate Muslims, because they are a threat to western interests and so on. Organized chaos is just another view on the socio-political reality in turbulence. As Steve Mann (famous theorist of the chaos principle in diplomacy) wrote: the state is just hardware and ideology is its soft version. It were better to use ‘virus’ (in other words ‘promoting democracy’) and not to break PC. Syria and Iran are interesting for many nations now. The hysteria of Israel is not good, because this country has nuclear weapons. What will come of Israel using it? The Palestinian question is also on the table. I think that Israel is a more serious problem than Syria and Iran. Russia firmly supports Syria and takes a moderate position on Iran. During the presidency of Dmitry Medvedev, Russia declined to provide the “S-300” rocket complex to Iran (we had already signed the contract) and the deal was canceled. You bear in mind that during the same time Russia supported resolution 1973 of UN Security Council and the West started operation “Odyssey Dawn” against Libya. So, even VIP politicians in Russia sometimes do wrong things! But Mr. Putin is actively pro-Syrian and I think that the position of Russia about Iran and about Western pressure will be more adequate than before. As foreign minister Sergey Lavrov told: “we got experience with Libya and don’t believe the West anymore”.

- What do you think about the Western Europeans: should they remain loyal to their historical-political heritage of individualism and atlanticism, or should they rethink themselves and orient themselves towards Russia and continentalism? What about pro-Russian elements in European society? Can they be partners or are they, politically and socially spoken, too marginal for that?

John M. Hobson, in his brilliant work The eurocentric conception of world politics, made very clear that the West is rooted in the logic of immanence instead of the logic of co-development that is characteristic of non-western societies. He continues that the formula “the West and the Rest” is wrong, because without the rest there is no place for the West. Now we see one United Europe, but in real life we have two levels. The first one is presented by the bureaucratic establishment with its symbols, history, power projections and procedures. The second one is active publicity with movements, political parties and personal activists who are not interested in an Orwellian future with “Big Brother”, universal values and so on. Actually, in geography we have more than one substance. And where is the border between Southern, Western and Eastern Europe? It’s mostly in the minds. From history we remember the Celtic space, the Roman Empire, the Germanic and nomad invasions (Huns, Avars, etc.), that shows that the face of Europe permanently changed throughout the centuries. Now the European population includes people from Africa and Asia and soon the demographic balance will change. Political culture will change too. Without Russia, Europe is impossible. Not only because of geography (just look at the map and you will see that the EU is just the small, overpopulated western peninsula of Eurasia), but also because of the role of Russia in European history. Napoleon and Hitler – the two most significant unifiers of Europe - were stopped and defeated in Russia and, after that, new political orders were established. And for now in Europe we have so many Russian “prints”: in culture, history, the role of some persons and diasporas. I think that pro-Russian elements just now have a very good choice, because the window of opportunity is open. All these elements could form an avant-garde of a new kind of cooperation: in trade relations, science, art and education and public diplomacy. The last one is the tie for all activities. Actually Minister Lavrov just today (i.e. 26.02.2013) announced that, because of the Russia year in the Netherlands and vice versa, there will be more than 350 actions on state level. It is a good sign of mutual respect and it may be deeper.

- What about key power Germany? Do you believe in, let's say, an 'Indo-European bloc', an axis Berlin-Moscow-New Delhi, as a formidable counterweight to the atlanticist bloc of the axis Washington-London-Paris? Do the horrors of the Second World War still affect Russians' views of Germany and the Germans, or is it possible to turn the page on both sides and look forward? What about the French: do they belong in the atlanticist bloc, or can they be won for the continentalist bloc without giving in to their chauvinism? And what about China: will it turn out to be an even more dangerous enemy than the USA, or will both Russia and China remain strategic partners, e.g. within the SCO?

Because the EU has two levels, the same is true for Germany. One Germany, represented by the political establishment, is pro-U.S. and cannot do anything without Washington. Another one (latent or potential) is looking for closer cooperation with Russia. At the time of the Russian Empire a lot of German people came to our country at the invitation of Empress Catherine the Great. Even before that, many foreigners were in Russia as military officers, teachers, technical specialists, etc. People’s potential can do a lot of things. We must keep in mind that, besides Sea Power and Land Power in geopolitics, we have Man Power, which is the unique and main axis of any politics. The problem is that, after WWII, there was in most European countries a strong influence of Britain and the U.S.. They used very black propaganda and the peoples of Europe were afraid of a communist invasion. The U.S. even started more horrible projects in Western Europe (for example Propaganda-Due and operation “Gladio” in Italy, as well as “Stay Behind” NATO secret armies, formed from right-wing extremist elements). Still now in the EU, we see anti-Russian propaganda, but our borders are open and any European can go to Russia and see what happens here. The case of Gérard Depardieu is just one example.

If we look at what happens in China we’ll understand that it is a very strong actor and that its power grows from year to year. In the UN Security Council China is an important partner of Russia (for the Syria voting too). Russia is a supplier of oil and gas to China and we have new agreements for the future. Besides that we provide military equipment to China, though they have good weapon systems of their own as well. In the SCO we had good results and I think thatcooperation in this organization must be enlarged through strategic military elements with the entry at least of Iran, Belarus, India and Pakistan (they have an observer or dialogue partner status). Turkey is interested as well, but because of its NATO membership it will be difficult to join.

I know that some Russians and Europeans describe China as a possible enemy, a “yellow threat” (the Polish writer Ignacy Witkiewicz even wrote about it in his novel in 1929!!!) and so on, but in reality China has no intents of border pretence to Russia. We have had some incidents in Siberia with contraband, but these are criminal cases which do not deal with state politics. China will focus on Taiwan and on the disputed islands in the Pacific and it will take all geopolitical attention and may be some loyalty from Russia and SCO members.

Also China has the same view on the future world order – multipolarity. Actually this idea (duojihua) was born in China in 1986. And with the strategic cooperation with many other countries in Africa and South America, joint efforts against western hegemony will be fruitful.

So, I think China and Russia can do a lot for a reform of the forthcoming world order.

A lot of people now want to forget their own origins and the origins of other peoples. Bavaria, for example, was populated centuries ago by Avars from Asia (part of them still live in the Caucasus) during the Migration Period. Groups of Turkish origin also went to lands of contemporary Austria. So in contemporary Europe we have a lot of Asian elements. And vice versa in Asia we have people of Aryan origin. Not only in the North of India, but also in Tajikistan, Pakistan, Iran (arya is the self-name of the people of Iran and India). And hybridization is continuing as we speak in Europe and in other regions. Just before Hitler's attack on the Soviet Union we had a pact with Germany and had been cooperating extensively in technologies and in the economy. And France was attacked first by Germany, but now relations between both countries are normal. I think that historical harms between Germany and Russia have been mostly forgotten. And I think that many Germans still remember that the most destructive attacks did not come from the Soviet army but from U.S. and British air forces (Dresden, Leipzig...). It was not a war, but a deliberate destruction of cities and non-armed refugees. Actually now Germans is mostly good businessmen for Russians, compared to representatives of other European nations (these facts have been confirmed by many friends who do business with Europeans).

I can not to speak with enough certainty of what happens with Russian-French relations, because I'm not very interested in this sector. During the XXth century we had many deals with France and after WWII it was the idea of Stalin to give the winner status to France. Charles de Gaulle also was pro-Soviet in a geopolitical sense. But after the legalization of the gay marriage in France, many Russians feel suspicious about this country. But every people and every country has its own specifics. We have had many interesting philosophers from France who have had influence on Russian thinkers too.

- Turning to domestic Russian problems: Russia under President Putin has been able to make enormous progress in the social field, mainly due to energy sales during the 2000s.  Has this changed the face of Russia? Has this period come to an end or is there stagnation? How will Russia cope with its domestic problems, such as the demographic crisis, which it shares with Western Europe? Should the Siberian land mass be 're-colonized' by Russians and other Europeans, in order to make it an impregnable 'green lung fortress' for the white peoples?

The grand contribution of Mr. Putin is that he stopped liberal privatization and the process of separatism in Russia. Persons such as Chodorkovsky were representatives of the Western oligarchy, especially of powerful financial clans (for example, he is a personal friend of Rothschild) and he had plans to usurp power in Russia through the corruption of parliament. We still have the rudiments of predatory liberalism such as misbalances, corruption, fifth column, degradation of traditional values, etc. For now we see in Russia efforts to build a smarter kind of economics, but it must be done very carefully. The questions that must be at the center are: how to deal with the Federal Reserve System? What about a new currency order that may be represented by BRICS? How to start mobilization? What to do with the neoliberal lobby within the government? The demographic crisis is also linked with neoliberalism and consumerism. A century ago, there was a rise of population in Russia, but two world wars have cut it. Even during Soviet times we had a good demography index. Now the government has started supporting young families and the process of human reproduction. In addition to birth programs we have an initiative dealing with the return of compatriots to Russia and all people who were born in the USSR can come to Russia very easily and get certain funding from the state. But I think that, because the Russians were the state-forming people, there must be a preference forSlavonic origin, because migrants from Asian countries (who do not speak Russian and have other traditions) will flow to Russia for economic reasons. Many Russian activists who take a critical stance on Asian people are already disappointed by this program. I think that the attraction of Byelorussians and Ukrainians can equalize this disproportion. But, strategically, the state must support a system of child-bearing with all necessary needs (fosterage, education, working place, social environmental, etc.). In some regions governors personally start up that kind of programs dealing with local and regional solidarity. First of all, Siberia is still Russian. The Siberian type of Russian is different from citizens fromthe central or southern regions, but till now it's still mainly Russian, not only institutionally, but also ethnically. Actually, according to our statistics, most labor migrants to Russia come from Ukraine! So, in spite of strange relations between both countries and with strong anti-Russian stances on the part of Ukrainian nationalists and pro-western "democrats", people just make their own choice. Rationally speaking, Siberia is not only interesting, because of its virgin forests and natural resources, but also because of its neighbors - and China is one of them with an emerging economy. So Siberia could serve as a hub in the future. I think that Europeans would also go to Russia (not only to Siberia), but this migration must be done meticulously, because of the language barrier, with a period of adaptation to different social conditions and so on. Maybe it could be useful to organize towns of compact residence and also city-hubs for foreign people who come to live in Russia, where they can live and work in new conditions. New Berlin, New Brussels, New Paris (of course translated into the Russian language) will then appear on a new Russian map.

- What is your opinion about the future of Putinist Russia? Will the government be able to enduringly counter Western propaganda and destabilization campaigns, and come to a 'generation pact' between the older generation, born during Soviet times, and the younger generation, born after 1991? What will be President Putin's fundamental heritage for Russian history?

The key problem for Russia is a neoliberal group inside the Kremlin. Putin has the support of people who want more radical actions against corruption, western agents and so on. But a “colored revolution” in Russia is impossible, because the masses do not believe in the prowesternopposition. Ideas of democracy and human rights promoted by West have been discredited worldwide and our people understand well what liberalization, privatization and such kind of activities in the interest of global oligarchy mean. And because of the announcement of the Eurasian Customs Union Russia must work hard the coming years with partners from Kazakhstan and Belarus. As for counterpropaganda, the new official doctrine of Russian foreign policy is about soft power. So Russia has all the instruments officially legalized to model its own image abroad. In some sense we do this kind of work, just as other non-governmental organizations and public initiatives. You mention a “generation pact”, referring to different ideals of young and older people, especially in the context of the Soviet era. Now, you would be surprised that a figure as Stalin is very popular among young people and thinking part of the youth understands well that Soviet times were more enjoyable than contemporary semi-capitalism. As I told in my previous answer, Putin is important because he stopped the disintegration of Russia. He already is a historical figure.

- Is there a common 'metaphysical future' for the whole of Europe after the downfall of Western Christianity (catholicism, protestantism)? Can Russian Orthodoxism be a guide? What do you hold of the modest revival of pre-Christian religious traditions across the continent? What about countering the influence of Islam on the European continent? Is there a different view concerning that discussion between Russia and Western Europe?

Russian Christian Orthodoxy is not panacea, because there are also some problems. Christianity in XIIth century, XVIth century and nowadays is very different. Now many formal orthodox Christians go to church two times a year, at Easter and at Christmas. But Orthodox Christianity is also a thesaurus of wisdom where you can find ideas from ancient Greek philosophy, metaphysics, cultural heritage, transformed paganism and psychology. In this sense, Russian Christian Orthodox old believers keep this heritage alive and may be interested as well in forms (ceremonies) as in the spiritual essence with its complex ideas. Speaking about paganism, Russia is the only country in Europe that still has authentic pagan societies (Republics of Mari-El, Mordovia, Komi) with very interesting rites and traditions. Actually Finno-Ugric peoples historically were very close to Slavonic people and assimilated together, so there is a good chance to research these traditions for those who are interested in Slavonic pre-Christian culture.But the postmodern version of a restored paganism in Europe or any other region to my opinion is just a fake and there is not so much from true paganism. As for Islam, as I told before, in Russia there exist a couple of versions of traditional Islam, which are presented by several law schools (mazhabs). In the Northern Caucasus, the regional government has tried to copy the idea of multiculturalism and to implement EuroIslam as an antithesis to spreading wahhabism. But it has not worked and now more attention is paid to traditional religious culture linked with education and the social sector. But the project of multiculturalism has failed in Europe as well, so all common Euro-Russian outlooks on Islam are finished. But, to be honest, I think that Europe must learn from the Russian experience of coexistence of different religions (not forgetting paganism and shamanism – this belief is widely found in Siberia). In Europe, they use the term tolerance but we, eurasianists, prefer the term complimentarity, proposed by Lev Gumilev, meaning a subconscious sympathy between different ethnic groups. As Gumilev explained, Russia became so large because Russians, during the expansion, looked on otherpeople as on their own and understood them. This differs from the point of view (more specifically in ethnosociology) that all ethnic groups have the idea of “We are” against “The Other”, represented by another group. The imperial principle works with the idea of mosaics where every ethnos is a “We are”. And our famous writer and philosopher Fjodor Dostoevsky told about all-human (all-mankind) nature (not common to all mankind) that is represented by the Russians, because inside, you can find all radical oppositions. I think it is a good reason to turn to Russia and its people.

 

lundi, 22 avril 2013

Le vivre-ensemble ne marche pas

Malgré la loi et les contraintes, le vivre-ensemble ne marche pas

PARIS (NOVOpress)

Gérald Pichon, auteur de “Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas”, analyse pour Novopress les différents aspects négatifs du vivre-ensemble imposé qui se transforme en l’explosion de communautarismes antagonistes.

 

A l’inverse de l’image d’Epinal d’une « République française métisse » et à contrario du discours purement démagogique sur le nécessaire «vivre ensemble », les communautés ont ostensiblement refusé de se mélanger et se sont même séparés au cours des dernières décennies. C’est ce que démontre brillamment le géographe Christophe Guilluy dans son livre « Fractures françaises ».

Recul de la mixité et dynamique de séparation
L’analyse de l’évolution du voisinage des enfants d’origine étrangère entre 1968 et 1999 montre « que si les enfants d’immigrés originaire d’Europe du Sud ont vu la possibilité d’avoir des voisins d’origine française s’accroître, cette tendance est inverse pour les enfants d’immigrés originaires de pays extra-européens » (Maroc, Afrique subsaharienne et la Turquie). Ces derniers ont un voisinage composé en moyenne de seulement 40% de Français de souche. Autre chiffre, le voisinage des jeunes Français dont les deux parents sont nés en France est composé à plus de 80% d’enfants de la même origine alors que le taux de jeunes Français d’origine étrangère est passé en trente ans de 11,7 à 16,9%. Pour Christophe Guilluy, « ce constat illustre non seulement un recul de la mixité, mais une dynamique de séparation au sein même des milieux les plus modestes ».

Perte de confiance, isolement : bienvenue dans les villes de la diversité ethnique
Car comme l’a démontré l’étude du sociologue et politologue américain Robert Putnam, « plus la diversité ethnique et culturelle grandit, plus la confiance entre les individus s’affaiblit (…) pire, dans les communautés les plus diversifiées les individus ont moins confiance en leurs voisins » ! Pour ce chercheur proche de la gauche américaine, « la diversité ethnique conduit généralement à l’anomie et à l’isolement social ».

Le piège des statistiques ethniques : imposer les extra-européens
Le débat sur l’opportunité d’autoriser les statistiques ethniques agite depuis quelques années les ligues de vertu de l’antiracisme et l’Etat républicain. Utilisées à bon escient, elles pourraient être outil performant pour connaître efficacement l’avancée du Grand Remplacement des peuples européens par les communautés extra-européennes ou le profile des délinquants. Malheureusement, c’est à une toute autre utilisation que se destinent les statistiques ethniques, celle d’imposer les minorités visibles dans les villes et entreprises où ils sont encore en sous nombre. En 2006, le rapport « Les statistiques “ethniques” : éléments de cadrage » du Centre d’analyse stratégique montrait dans le cas des HLM que c’est une volonté d’agir positivement « en faveur des immigrés qui a été à l’origine de la construction de tableaux sur la base de critères ethniques » afin de respecter la loi sur la mixité sociale. Dans un futur proche, il est probable que les communes encore trop pâles soient invitées à accueillir plus de diversité sous peine de sanction financière dans un premier temps, ou sous la menace des armes dans un second temps.

Nicolas Sarkozy – Malek Boutih : la contrainte du Grand Mélange
Car le Grand Mélange de la société française n’est plus devenu un choix individuel mais une contrainte comme l’a déclaré publiquement l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy (1) (vidéo ci-dessus). Malek Boutih, président de SOS Racisme de 1999 à 2003, secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions de société de 2003 à 2008 et membre du bureau national ne dit pas autre chose en préconisant la reconstruction, « dans un vaste plan Marshall des cités, des quartiers ethniquement mélangés. Black-blanc-beurs. Même s’il faut recourir au tri ethnique, même s’il y faut un peu de force, on n’y coupera pas… » !

A quand la création d’une police de la Diversité ?

***

(1) Discours de Nicolas Sarkozy sur « l’égalité réelle des chances et la promotion de la diversité » à l’École polytechnique à Palaiseau (Essonne) : « L’objectif, c’est de relever le défi du métissage. Défi du métissage que nous adresse le XXIème siècle. Ce n’est pas un choix, c’est une obligation, c’est un impératif. On ne peut pas faire autrement (…) Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra que la république passe à des méthodes plus contraignantes encore. »

[cc] Novopress.info, 2013. Les dépêches de Novopress sont libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine. La licence creative commons ne s'applique pas aux articles repris depuis d'autres sites [http://fr.novopress.info/]

dimanche, 21 avril 2013

Contre l'Europe de Bruxelles !...

Contre l'Europe de Bruxelles !...

Les éditions Tatamis viennent de publier un essai de Gérard Dussouy intitulé Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen et préfacé par Dominique Venner. Professeur de sciences politiques et de géopolitique, Gérard Dussouy est, notamment, l'auteur de Quelle géopolitique au XXIe siècle (Editions Complexes, 2002).

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 " « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! »,  »l’Europe ! », « l’Europe ! », mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » 

Charles de Gaulle, Discours et messages 

La sentence gaullienne a frappé les esprits. Elle a visé juste jusqu’à aujourd’hui. Mais, n’est-ce pas faute d’avoir abandonné notre communauté de destin, l’Europe, aux mains des seuls politiciens et des eurocrates ?
L’Europe n’appartient-elle pas d’abord aux Européens ? Comment, dans le même temps, peut-on laisser certains expliquer que l’Europe est la cause de tous nos maux alors que l’idée européenne est la solution face à la mondialisation ?
Des Thermopyles au Traité de Rome, des tranchées de Verdun aux travées du Parlement Européen à Strasbourg, les Européens ont su résister, dépasser leurs querelles, créer, et innover.
Et si la prochaine innovation était institutionnelle ? 
Et si l’on construisait enfin l’Europe, une autre Europe, notre Europe ? 
Face à la crise, et contre les fauteurs de décadence. 
Naturellement engluée dans un brouillard libéral et mondialiste, l’Europe navigue à vue.
Face au monde multipolaire qui se dessine, et comme à chaque rendez-vous avec l’Histoire, l’Europe devra choisir entre la puissance ou la mort.
La mort, c’est subir la crise, accepter le déclin, décourager ses forces vives et laisser fuir sa jeunesse pour ne devenir qu’une ombre de ce que les Américains appellent déjà « la vieille Europe », celle des musées, des maisons de retraite et des souvenirs.
La puissance, c’est envisager le renouveau, le dépassement des États-Nations, la construction d’un État européen volontariste et pragmatique. Fédéral et régional, afin de respecter et de protéger la diversité culturelle des peuples européens, il se doit d’être en mesure de répondre aux attentes sociales des populations. Fort et puissant afin de promouvoir et de défendre, au delà de toute idéologie, les intérêts matériels et immatériels, les valeurs et les traditions culturelles des Européens, il doit oser rayonner à travers le monde.
Cri d’alarme et cri du coeur, ce livre appelle à un élan collectif vers un État européen, un Etat d’urgence ! Il est temps que le cabri se fasse loup ! "

Fonder un Etat européen

Contre l’Europe de Bruxelles 

Fonder un Etat européen,

par Gérard Dussouy

 

[Lecture] Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen, par Gérard Dussouy


PARIS (NOVOpress Breizh) - Auteur d’ouvrages concernant la géopolitique et les relations internationales (« Traité de l’interétatique », « Les théories de la mondialité » et « Les théories géopolitiques » Editions de l’Harmattan), Gérard Dussouy, professeur émérite à l’Université Montesquieu de Bordeaux (géopolitique et relations internationales), vient de publier aux Editions Tatamis un livre intitulé « Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen », préfacé par l’historien Dominique Venner.

 

Dans ce nouvel ouvrage, Gérard Dussouy commence par exposer la situation de l’Europe en matière de démographie, de défense, d’économie et d’identité. Il fait un parallèle entre la situation de l’Empire romain finissant et celle de l’Union Européenne à bout de souffle qui présente, selon lui, tous les symptômes du « syndrome romain » : effondrement démographique, submersion migratoire, vieillissement des élites, délitement des cultures nationales, anomie sociale, fuite dans l’individualisme, déclin économique accéléré, finances publiques en perdition, incapacité à prévenir et à maîtriser les perturbations de toutes natures en provenance de son environnement international, déclin militaire et désarmement programmé .

Face à la crise généralisée que connaît l’Europe, Gérard Dussouy nous invite à dépasser le cadre national qui est trop petit pour résoudre les grands problèmes et trop grand pour satisfaire aux besoins locaux ; ce dépassement devrait avoir pour objectif la création d’un Etat fédéral des régions d’Europe dans lequel les grands pays seraient démembrés en régions qui deviendraient, au même titre que les petits pays, des régions fédérées constitutives de l’Etat européen.

L’abandon de l’Union européenne actuelle et la formation d’une Europe fédérale des régions, qui peut sembler utopique aujourd’hui, pourraient avoir lieu à la faveur d’un stress majeur des populations européennes soumises à un faisceau de crises simultanées ( crise économique, crise inter-ethnique, crise d’identité, crise sociale, crise du système politique, crise géopolitique ) et d’une communication intra-européenne intense qui permettrait de secréter une nouvelle symbolique et une nouvelle culture politique européenne .

Pour ce faire, l’auteur écrit qu’il est indispensable de mettre en œuvre très rapidement, parce que nous ne disposons pas de beaucoup de temps avant qu’il ne soit trop tard, des mouvements citoyens européistes porteurs d’une culture politique européenne et susceptibles de la diffuser . Les partis politiques de gouvernement, paralysés par les ambitions personnelles et une idéologie qui participe à la fois de l’universalisme et d’un nationalisme étriqué sont incapables de contester le bien fondé d’une représentation dominante du monde qui n’offre aux peuples européens d’autre alternative que de subir. Quant aux mouvements dits « populistes », l’auteur considère que ceux d’extrême-droite surestiment beaucoup les effets d’un repli sur le pré-carré national et que ceux d’extrême-gauche s’évertuent à vouloir faire croire que le socialisme, dont eux seuls ont saisi l’essence, est toujours malgré ses réfutations par le réel, répétées ici et là, partout à travers le monde, la voie du bonheur pour l’humanité toute entière .

Gérard Dussouy pense que seule la création d’un tel état fédéral serait en mesure de prendre les mesures nécessaires à un redressement de l’Europe : mise en place de frontières géographiques, démographiques et économiques; création d’un espace économique semi-autarcique et protégé; politique de redressement de la natalité des Européens; sortie de l’OTAN et création d’un système de défense strictement européen ; partenariat économique, militaire, scientifique et culturel avec la Russie; développement de pôles européens de recherche et développement . La création d’un état fédéral permettrait également de résoudre la crise liée à la monnaie unique en permettant les transferts nécessaires entre les régions d’Europe les plus favorisées et celles qui le sont moins.

Ce livre est important parce qu’il constitue une excellente synthèse de la problématique géopolitique et économique commune à l’ensemble des peuples européens. Les lecteurs pourront apprécier diversement la solution envisagée par l’auteur pour sortir de la situation funeste dans laquelle nous sommes aujourd’hui, mais il est indispensable pour mener une réflexion sur le sujet essentiel du devenir de l’Europe.

François Arondel

Contre l’Europe de Bruxelles – Fonder un Etat européen, par Gérard Dussouy, Editions Tatamis, 180 pages, 14 € (port compris). Commander

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Manifeste pour une nouvelle dissidence

Manifeste pour une nouvelle dissidence

 

Contre la loi Taubira, la France des invisibles s’est réveillée. Et multiplie les actions de protestation contre la dictature des minorités et du politiquement correct. C’est le temps de la « Nouvelle dissidence ». Un manifeste de janvier 2010 que Polémia rediffuse.

————————————–

— La grande oppression —

La France et les nations européennes ne vivent plus dans une démocratie mais dans une après-démocratie où l’alternance n’est qu’une illusion. Ce n’est plus le peuple qui détient le pouvoir, c’est une classe d’oligarques. Les grands dirigeants financiers, médiatiques, culturels et politiques s’y côtoient. Ils imposent une idéologie dominante devenue idéologie unique.

1. L’idéologie unique enferme la pensée et l’opinion dans un carré carcéral dont les quatre côtés sont :

– le libre-échangisme économique voulu par les grands oligopoles mondiaux que sont les transnationales ;

– l’antiracisme, négateur des réalités ethniques et culturelles, qui culpabilise les défenseurs de l’identité française et de la civilisation européenne ;

– l’antitradition et l’inversion des valeurs qui bouleversent une expérience multimillénaire et le socle familial ;

– la vision marchande et mercurienne du monde et l’arraisonnement utilitaire de la vie, de la nature, de la culture.

L’idéologie unique assujettit durablement les Français et les Européens aux Anglo-Saxons : empêcher la constitution d’une Europe-puissance est d’ailleurs l’une de ses fonctions.

2. L’idéologie unique impose un despotisme mou à travers quatre logiques totalitaires :

– le novlangue, les médias-mensonges et les grandes peurs qui s’imposent par la tyrannie médiatique : quiconque s’écarte des vérités officielles est condamné au silence et/ou à la diabolisation ;

– la normalisation des règles et des comportements édictés :

• par les bureaucraties nationales, européennes (l’UERSS) et mondiales sous l’influence des grands groupes de pression (lobbies) ;

• par les grands cabinets de conseil internationaux (les Big Four).

– la théocratie des droits de l’homme qui assujettit les peuples à travers la Cour européenne des droits de l’homme qui interprète dans le sens de la pensée unique la Convention européenne des droits de l’homme ;

– la répression de Big Brother qui condamne les crimes contre la pensée grâce aux lois liberticides.

3. Cette idéologie unique a ses gagnants et ses perdants.

Du côté des gagnants, la superclasse mondiale (SCM), trente millions de cosmocrates qui ont plus de points communs entre eux qu’avec le peuple dont ils sont issus. Du côté des gagnants aussi, les pays émergents – la Chine notamment – et les bénéficiaires de l’immigration : migrants accédant aux régimes sociaux des pays développés ; employeurs tirant les salaires à la baisse. Du côté des gagnants toujours, les minorités ethniques et sexuelles bénéficiant d’un statut valorisé et de la discrimination positive.

Du côté des perdants, les anciens pays développés dont la puissance s’affaiblit, l’indépendance se rétrécit et la richesse s’amenuise et, en leur sein, les classes moyennes et les classes populaires dont la force de travail est exploitée par les transnationales et mise en concurrence avec celle des pays émergents et celle des migrants. Du côté des perdants toujours, les familles européennes dont le modèle de vie est dévalorisé et dont les difficultés à se loger et à trouver de bonnes écoles pour leurs enfants sont amplifiées par l’africanisation et l’islamisation.

La majorité invisible, les autochtones, les Français de souche sont les victimes de la situation. Ils souffrent de discrimination négative et subissent un processus de domestication. Ils ont perdu leur souveraineté, ils n’ont pas la possibilité de s’exprimer utilement par référendum. Les hommes politiques qui les gouvernent ne sont pas des hommes d’Etat mais des médiagogues qui gèrent leur carrière en flattant les médias et en se soumettant à l’idéologie unique. Face à l’inacceptable, il faut trouver la voie d’une nouvelle dissidence.

 

— La nouvelle dissidence —

Le système dominant repose sur le déni de cohérence et le déni de réalité. Vers la fin de l’Union soviétique, ceux qui voyaient la situation en face et osaient la dévoiler étaient qualifiés de dissidents : ils avaient pour arme le samizdat, c’est-à-dire la ronéo et l’anonymat. Les dissidents du mondialisme ont, eux, à leur disposition Internet et le pseudonymat, c’est-à-dire un outil subversif – la réinfosphère – infiniment plus puissant. Le rôle de la réinfosphère est de conscientiser l’opinion.

1. Première attitude de la dissidence : la réinformation est une gymnastique de l’esprit et de l’âme.

Elle consiste à chercher à se faire sa propre opinion pour échapper au conformisme et à la pensée perroquet. La réinformation consiste à chercher à connaître la réalité du monde à partir d’une expérience directe plutôt qu’à partir des écrans. Et, pour le recours aux écrans, à bannir autant que faire se peut les programmes de télévision au profit de la vidéo ou de la radio à la demande, et bien sûr des sites alternatifs de la réinfosphère.

2. La deuxième attitude de la dissidence consiste à libérer les esprits du formatage de l’idéologie unique.

Libérer les esprits du formatage de l’idéologie unique c’est émanciper les intelligences et les cœurs du politiquement correct, de l’économiquement correct, de l’historiquement correct, du moralement correct, du religieusement correct, de l’artistiquement correct. Face à la dictature de l’émotion conditionnée, il faut retrouver la voie de la raison et les grandes règles de l’esprit européen : en dehors des dogmes religieux, ne peut être dit vrai que ce qui peut être librement réfutable. Toute vérité officielle doit être passée au crible du doute.

3. La troisième attitude de la dissidence, c’est la force de l’âme.

L’âme puise son énergie dans les racines de la civilisation européenne et chrétienne et se ressource dans un imaginaire millénaire et/ou dans la foi religieuse. Tout ce qui donne à l’homme une vérité intérieure et le libère des pressions de l’urgence et de la contingence le rend plus fort. Il s’agit ici de refuser de se laisser contaminer par les émotions préfabriquées de l’extérieur pour mieux se réapproprier ses propres émotions : celles qui sont liées à sa terre, à son peuple, à sa langue, à son histoire, à sa religion. Bref, se relier aux émotions de sa famille, de sa lignée, de son clan, de ses coreligionnaires.

4. La quatrième attitude de la dissidence, c’est le comportement dissident, c’est agir différemment.

La dissidence, ce n’est pas seulement réfléchir. C’est aussi agir autrement :

– face au mondialisme économique, faire jouer le localisme, la préférence locale, la préférence nationale, la préférence européenne, le patriotisme économique ;

face au déracinement pratiquer une écologie humaine et prochaine : reprendre le contact avec son territoire de vie et la nature qui l’entoure ; accepter comme des contraintes bienfaisantes les lois de la géographie et du climat ;

face à la société marchande, se méfier des grands oligopoles de distribution ;

– face au cosmopolitisme et à l’antiracisme, défendre son identité : choisir l’école de ses enfants ; s’inscrire dans une logique d’enracinement dans ses choix esthétiques et culturels ; préférer l’art caché au financial art ; face au globish pratiquer et respecter la langue française ; face à la volonté de métissage des oligarques, cultiver le « nous » (le Sinn fein des Irlandais) ; face à la mémoire imposée par les maîtres du discours, préférer le souvenir qui renvoie à une réalité charnelle historique : la transmission familiale des événements tels qu’ils ont été réellement vécus par sa lignée.

5. La cinquième attitude de la dissidence, c’est l’intervention dans la vie de la cité et plutôt à la périphérie qu’au centre.

La dissidence, ce n’est pas un exil intérieur, c’est une étape vers la reconstruction d’un projet communautaire, c’est l’intervention dans la vie de la cité, là où cela peut être efficace, c’est-à-dire plutôt à la périphérie qu’au centre, plutôt dans la vie locale que dans la vie nationale.

La dissidence, c’est susciter des actions identitaires ou y participer :

– contre l’islamisation ou l’africanisation de son quartier ;

– contre l’imposition du globish dans son entreprise ou son administration.

Car « les libertés ne sont pas autre chose que des résistances » (Royer-Collard).

La dissidence, c’est aussi agir pour défendre un héritage que l’on aime : pour la protection d’un site ou d’un paysage, d’un monument, d’une église ou d’un musée, éléments de l’identité française et de la civilisation européenne.

La démocratie directe spontanée, l’organisation parajuridique de pétitions et de référendums locaux sont à cet égard de bons moyens d’action.

6. La sixième attitude la dissidence, c’est faire savoir.

Faire, faire savoir et, grâce à Internet, rendre publiques et visibles des actions frappées d’ostracisme par la tyrannie médiatique.

Agir, c’est aussi se faire entendre des élus, notamment locaux, pour que la pression du peuple compense la pression du Système.

7. La septième attitude de la dissidence, c’est participer à la mobilisation de forces immenses mais endormies : les majorités invisibles mais opprimées.

Ces communautés majoritaires économiquement, socialement et culturellement sont rendues invisibles par les oligarchies dirigeantes et les politiques de « diversité » qu’elles mettent en œuvre à l’encontre des majorités.

Ces majorités opprimées sont :

– les classes moyennes et les classes populaires sacrifiées aux intérêts de la finance, et mises en concurrence avec le monde entier sur le marché du travail ;

– les petites et moyennes entreprises victimes du fiscalisme et des oligopoles mondiaux ;

– les familles menacées par la théorie du genre et la culture de mort ;

– les chrétiens et les laïcs, les uns et les autres concernés par l’occupation de l’espace public par l’islamisation ;

– et, bien sûr, les jeunes mâles blancs (JMB) (expression d’Anne Lauvergeon) objets de toutes les culpabilisations et cumulant contre eux toutes les discriminations (comme jeunes, comme hommes, comme Blancs). Les jeunes hommes blancs (JMB) ont vocation à sortir la vieille Europe de sa dormition.

Il y a dans tous ces groupes, pour peu qu’ils prennent conscience de leur force, tous les ingrédients d’une révolte susceptible de porter une vague de populisme, courant d’opinion qu’il faut assumer sans complexe.

8. Vers la révolte du peuple ?

Allant bien au-delà de l’exil intérieur, la dissidence prend de l’ampleur, sur Internet mais aussi sur les réseaux sociaux et sur les réseaux territoriaux. La réappropriation de son environnement géographique et humain est une exigence croissante. De même que la prise de conscience par le peuple qu’il a un ennemi : la superclasse mondiale et les maîtres du discours qui la servent.

Avant-garde d’un mouvement qui va en s’approfondissant, le comportement dissident se nourrit d’une prise de conscience des méfaits du Système mondialiste dominant. Et cette prise de conscience conduit à renouer avec le génie français et l’identité européenne : recherche de la vérité, recours aux arts figuratifs, respect des traditions, goût de la liberté, défense de la langue et des patries charnelles.

La dissidence libère les esprits et forge les âmes : elle est l’étape préalable à la révolte du peuple.

Après s’être intéressée au novlangue, La Fondation Polémia présente, cette fois, Cinq cents mots pour la dissidence

Source : Polémia – première diffusion : 25/01/2010, seconde diffusion : 18 avril 2013

Crédit photo : DR.

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samedi, 20 avril 2013

Die Strategie der neuen Seidenstrassen

Die Strategie der neuen Seidenstrassen – ein Friedensmodell für Eurasien

Damit die Europäer nicht hinter der Geschichte herhinken –
zur brillanten Analyse der geopolitischen Grosswetterlage durch Franz Betschon

von Tobias Salander, Historiker

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Während die USA von einer Krise in die nächste taumeln und Europa wie gebannt auf seine einstige Schutzmacht starrt, hoffend, dass man nicht mit in den Abgrund gerissen werde, herrscht in Asien, Lateinamerika und Afrika Aufbruchsstimmung. Autoren wie Kishore Mahbubani versuchen seit längerem, den Zeitgenossen der westlichen Hemisphäre aufzuzeigen, dass man offensichtlich an einer Zeitenwende steht. Was aber tun, zumal in Europa? Mit wem kooperieren, wenn nicht mit der absteigenden Kriegsmacht USA?
Wäre es nicht naheliegend, den Blick nach Osten zu wenden? Liegt doch Europa am Rande der grossen Weltinsel Eurasien. Ein Blick, aber nicht im imperialistischen Sinne von Bismarck, der «sein Afrika» in Osteuropa ortete, auch nicht verhaftet in Denkschablonen des Kalten Krieges, der glücklicherweise seit über 20 Jahren vorbei ist. Warum nicht eine Annäherung in Partnerschaft, Freundschaft und Hochachtung vor den Leistungen der Völker der betreffenden Länder?
Wenn wir nicht sehen, wie sich Asien entwickelt, wird sich Asien auch ohne uns zum neuen Gravitationszentrum der Weltwirtschaft entwickeln: Dies gibt ein Analytiker zu bedenken, der weitgereist, weltoffen und dennoch in bester Schweizer Tradition ausgebildet und verankert ist: «Das eurasische Schachturnier» nennt Franz Betschon sein hier zu besprechendes Buch in Anlehnung an das ähnlich lautende Werk von Zbigniew Brzezinski. Nur, dass die Tonlage, die Grundlage der Analyse und der Ausblick gerade einen Kontrapunkt zum Negativ-Standardwerk imperialer Geostrategie und Weltmacht­hybris darstellt.

«The Empire is over.» Das US-Imperium, die Vorherrschaft der einzigen Weltmacht USA, sei vorbei, eine Eurasien-zentrierte Weltordnung mache sich breit, oder nur eine Asien-zentrierte, wenn Europa sich nicht auf Asien zu bewege. Dies die Quintessenz des äusserst lesenswerten und Klärung verschaffenden Buches «Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen» aus der Feder von Franz Betschon1. Der Schweizer Staatsbürger ist Dr. sc. techn. und dipl. Maschinenbauingenieur der ETH Zürich, zudem Absolvent der Harvard Business School in Boston, beim Militär Flieger-Oberst im Generalstab a. D. Ein in bester Schweizer Manier ausgebildeter und weltoffener Naturwissenschafter und Ökonom, der über einen scharfen analytischen Verstand verfügt. Als einer, der in der Welt herumgekommen ist und unter anderem auch als Verwaltungsrat in einem israelischen Hightech-Unternehmen tätig war, das, mit Schweizer Hilfe aufgebaut, heute zu den führenden seiner Art auf der Welt gehört, versucht der Autor seine Erfahrungen und Beobachtungen mit dem Studium von öffentlich zugänglichen Quellen abzugleichen und zu vertiefen, um die Gegenwart zu verstehen und nicht Gefahr zu laufen, der Entwicklung hinterherzuhinken. Dabei greift Betschon auf Quellen aus vieler Herren Ländern zurück, ist ihm doch in seiner Tätigkeit aufgefallen, dass der europäische Blickwinkel auf die Welt durch die Jahrzehnte des Kalten Krieges ganz schön verengt und gefärbt ist, dass aber in anderen Teilen der Welt die gleichen Probleme in einem ganz anderen Licht erscheinen. Die Zeichen der Zeit zu erkennen heisst auch, sich rechtzeitig auf neue Entwicklungen einzustellen und allfälligen Gefahren besser begegnen zu können.
Als grosses Vorbild, welches der heutigen Welt und insbesondere der Schweiz fehle, und zwar schmerzhaft, erwähnt Betschon den grossen Historiker Jean Rodolphe von Salis. Was jenem Schweizer- und Weltenbürger im Zweiten Weltkrieg von der Schweiz her gelungen sei und ihm und unserem Land weltweite Achtung verschafft habe, nämlich eine stimmige Einschätzung der Kriegslage zu zeichnen, dies habe von Salis nur auf Grund seines weitverzweigten Beziehungsnetzes leisten können. In Telefonaten mit Bekannten in den verschiedenen Ländern habe er sein Wissen aufgebaut, und dies trotz geheimdienstlichen Mithörern.
Da haben wir es heute leichter! In Zeiten des World Wide Web bringt uns ein Mausklick zu Zeitungen aus dem asiatischen, afrikanischen oder lateinamerikanischen Raum.

Ab wann wurden die USA so gewaltsam? Stichwort «QDR»

Die Analyse, die Betschon über 200 Seiten zusammenträgt und welche in der oben zitierten Schlussfolgerung gipfelt, liest sich packend und ordnet die Gedanken, die sich durch die Flut der Mainstream-Tittytainment-Industrie so leicht verzetteln.
Wenn der Autor zum Fazit gelangt, dass die Tage der US-Dominanz unwiederbringlich vorüber seien, stehen dahinter nicht etwa antiamerikanische Ressentiments, wie man vielleicht zu denken geneigt wäre. Ganz im Gegenteil würdigt der Autor das selbstlose Engagement der USA in Europas schwersten Stunden des Zweiten Weltkriegs – nicht ohne sich aber die Frage zu stellen, ab welchem Zeitpunkt Amerika plötzlich so gewaltsam geworden sei: dass es Folter wieder salonfähig gemacht habe, Präventivkriege führe, ohne noch an die Nürnberger Prinzipien zu denken, in welchen der Angriffskrieg als das schwerste Verbrechen überhaupt erklärt worden ist und US-Chefankläger Robert Jackson gefordert hatte, dass künftig sich auch die USA an diesem Massstab messen lassen wollen.
Dass etwas nicht mehr stimmte im Staate USA sei offensichtlich geworden mit der Veröffentlichung der 5-Jahres-Planung des Pentagons, des «Quadrennial Defence Review Reports (QDR)» der Jahre 2001 und 2006. Darin wurde in völkerrechtswidriger Manier das Recht auf Präventivkrieg geltend gemacht. Damit der Leser sich diese Ungeheuerlichkeit wirklich vorstellen kann, überträgt der Autor diese Gesinnung auf das nachbarliche Zusammenleben von Privatpersonen, was dann etwa so lauten würde: «Du darfst deinen Nachbarn jederzeit erschiessen, wenn er dich stört. Du musst nur zwei Bedingungen erfüllen: Du musst behaupten, dass du dich bedroht gefühlt hast, und so gut zielen, dass er nachher nicht mehr aussagen kann.» (Betschon, S. 52) Der Autor gibt zu bedenken, dass diese schamlose Verachtung all der Werte, für die der Westen jahrhundertelang gekämpft hat, die Menschen im Mittleren Osten zuallererst, darüber hinaus aber auch die Zivilgesellschaft der Aggressoren mittel- und langfristig schädige.

Prinzip der souveränen Staaten vs. Prinzip des «Teile und herrsche!»

Diese aggressive und menschenverachtende Aussenpolitik des Imperiums ordnet der Autor vor dem Hintergrund zweier Prinzipien ein: dem Prinzip der souveränen Staaten auf der einen, dem des «Teile und herrsche!» auf der anderen Seite. Was die Generation, die noch den Kalten Krieg erlebt hat, kaum je für möglich hielt und was den klaren Blick auf die Gegenwart auch so schwer macht, ist der Sachverhalt, dass das erste der beiden Prinzipien, das Prinzip der souveränen Nationalstaaten, errungen nach dem 30jährigen Krieg im Westfälischen Frieden, heute nicht mehr von der einst gelobten Demokratie USA, sondern vom einst verfemten Russland vertreten wird, während das machiavellistische Prinzip des «Divide et impera!» von George W. Bush und heute auch von Friedensnobelpreisträger Obama hochgehalten wurde und werde. Auch wenn sich der Autor über diesen überraschenden Befund nicht wirklich freuen mag, so ist es ihm doch hoch anzurechnen, dass er ohne Scheuklappen und persönliche Vorlieben die Faktenlage unverstellt präsentiert.
Was schon 2007 an der Münchner Sicherheitskonferenz sichtbar geworden war, dass nämlich Russland unter Putin nicht mehr das schwache und auszubeutende postsowjetische Land war, sondern wieder eine Grossmacht, die in der Lage und gewillt war, sich zu wehren, und zwar sowohl ökonomisch als auch militärisch, wurde an derselben Konferenz im Jahre 2008 für alle greifbar: Während der russische Vizepremier Sergej Iwanow ein selbstbewusstes Land präsentierte, betonte er, dass dies nicht ein neues Blockdenken und Konfrontation bedeute, sondern ein friedliches Zusammenleben souveräner Staaten. Auf der Gegenseite stand ein US-Verteidigungsminister Robert Gates, der die Sicht des aggressiven Hegemons darlegte. Damit verortete sich Gates aber im Modell des britischen Empires à la Churchill und nicht in jenem von Frank­lin Delano Roosevelt. Diese beiden gegensätzlichen Politik­ansätze arbeitet Betschon heraus: Während das britische Empire eine Politik der Konflikte und der Manipulation, also des «Teile und herrsche!», vorgelebt habe, sei der US-Präsident der Vorkriegs- und der Kriegszeit, Franklin Delano Roosevelt, für das andere Modell der Zusammenarbeit, eben jenes unter souveränen Nationen, eingestanden. Infolge des frühen Todes von Roosevelt habe sich der Hardliner Truman dann der britischen Linie angeschlossen und so ohne Rücksicht auf irgend etwas die Atombombe eingesetzt.

Europa und Asien wachsen wirtschaftlich zusammen

Mag auch die US-Aussenpolitik vor Truman nicht immer ganz so lupenrein gewesen sein, wie oben dargestellt: Wohltuend ist es allemal, dass der Autor sich hier der Anti-Russ­land-Hetze im Westen entzieht und neue Blickweisen öffnet. Denn erst wenn das Feindbild Russland hinterfragt wird, wird der Weg frei für eine längst fällige Zusammenarbeit der europäischen Länder mit dem grossen Nachbarn im näheren, aber auch im ferneren Osten.
Im Kapitel Megatrends wagt der Autor denn auch einige höchst spannende und eigentlich auch höchst naheliegende Prognosen einer künftigen Entwicklung: Ohne sich auf den Zeitpunkt und die Reihenfolge versteifen zu wollen, könne aber doch mit folgendem gerechnet werden:
1.    Europa und Asien werden wirtschaftlich unumkehrbar zusammenwachsen.
2.    Eurasien wird eine föderalistische Handels-, Aussen- und Sicherheitspolitik entwickeln.
3.    Der Begriff «Westen» wird überflüssig werden: Westeuropa, Nordamerika und ­Israel bilden keine Einheit mehr.
4.    Kontinentaleuropa wird sich nach Osten ausrichten. Nordamerika wird nur noch für den Handel von Interesse sein.
5.    Die EU und die Nato dürften überdacht und durch etwas Neues ersetzt werden.
Und was, wenn die Bretton-Woods-Institutionen und die Uno in das neue Gravitationszentrum der Wirtschaftswelt verlegt würden, zum Beispiel nach Shanghai? Oder wenn die asiatischen Länder zum Schluss kämen, es brauche diese US-dominierten Institutionen nicht mehr, man könne gut und vor allem besser ohne sie leben? Und mit Europa habe man schon seit über 2000 Jahren zusammengelebt – lange, bevor der amerikanische Doppelkontinent von den Angelsachsen verunstaltet wurde? Lange hat es ja in der sogenannten neuen Welt gebraucht, bis sich die Weissen eine Entschuldigung abringen konnten bezüglich des Genozids an der indigenen Bevölkerung.
Betschon ist nicht sicher, ob die Europäer die Zeichen der Zeit wirklich schon erkannt haben und auf Asien zugehen werden – nichtsdestotrotz würden uns aber die Asiaten bereits entgegenkommen. Die Rede ist nicht nur vom Tourismus und den boomenden Uhrenboutiquen in Luzern und Interlaken, welche von der aufsteigenden chinesischen Mittelschicht gerne frequentiert werden, sondern auch von den Investoren aus China und Indien, die in Europa zunehmend alteingesessene Marken vor dem Ruin retten, wie zum Beispiel die indische Tata-Firmengruppe, die 2007 den britischen Stahlkonzern Corus, aber auch die Automobilfirmen Jaguar und Landrover übernahm.

Die Welt von morgen: Lateinamerika, Asien, Europa – und nebenbei die USA

Dass wir vor bzw. besser mitten in einer Zeitenwende stehen, wird offensichtlich in Afrika, wo immer mehr chinesische Unternehmen das tun, was sich bis anhin die ­Europäer reserviert hatten: Handelsbeziehungen aufbauen, Investitionen tätigen, Rohstoffe abbauen – nur, dass die Chinesen ihren Profit mit echten Wohltaten für die Einheimischen zu verbinden imstande sind. Ein Sachverhalt, den man im europäischen Kolonialismus, Imperialismus und im derzeitigen Neokolonialismus so nie angetroffen hat.
Während der Westen aber voller Misstrauen auf den chinesischen Drachen starrt und sich fragt, ob der so funktioniert wie der amerikanische Adler, also einen aggressiven Militarismus an den Tag legen werde, übersehen wir, dass die Welt sich in eine viereckige Welt verwandelt hat: Heute besteht sie aus Lateinamerika, Asien, ­Eu­ropa und nebenbei noch aus Nordamerika. Nebenbei? Unsere westlichen Medien unterschlagen dies ja gerne: Immer öfter fallen wichtige Entscheidungen ohne die ehemalige Supermacht Nummer 1. Zeit-Fragen berichtete über die Blamage von Phnom Penh2. Da dieses Ereignis in den Mainstream-Medien des Westens schlicht inexistent war, musste auf einen Artikel der «Asia Times» zurückgegriffen werden, der deutlich werden liess, wie weit wir im Westen hinter der realen Entwicklung hinterherhinken. Da war doch Obama von einem Treffen der ASEAN-Staaten ausgeladen worden. Die USA, die einen Spaltpilz zwischen die asiatischen Staaten legen wollten, vor allem zwischen den kleineren und China, sahen sich selber aussen vor. Die Welt ist eine andere geworden, so wie es Kishore Mahbubani uns schon lange zu erklären versucht – freundlich, aber in aller Bestimmtheit. Und wenn der Westen dies nicht zur Kenntnis nehmen wolle, sei der Bruch irreversibel. Dabei wäre es für alle besser, gemeinsam in die Zukunft zu schreiten. Doch dafür müsste der Westen seine Werte, die von der übrigen Welt hoch geachtet werden, auch wirklich leben, statt unter einem Werte-Deckmäntelchen knallharte Interessenpolitik zu betreiben.

IWF und Dollar-Hegemonie vor dem Ende

Betschon nennt mehrere Ereignisse, die diese Wendezeit illustrieren:
Die zehn südostasiatischen Staaten der ASEAN – da man sie im Westen kaum kennt, seien sie hier namentlich aufgezählt: Es sind dies Brunei, Kambodscha, Indonesien, Laos, Malaysia, Myanmar, die Philippinen, Singapur, Thailand und Vietnam –, diese zehn Staaten haben mit China, Japan und Südkorea den Asian Monetary Fund mit dem RMB/Yen als zentrale Währung geschaffen – ein Vorgang, der den US-dominierten IWF überflüssig werden lässt.
Dasselbe geschieht in Südamerika: Die Gründung des Latin American Monetary Fund führt dazu, dass der IWF in einem Staat nach dem anderen die Büros schliessen muss. Venezuela gibt den Mitgliedern die nötigen Kredite, den IWF auszahlen zu können.
In Europa erlebt der auch als Alternative zum Dollar gedachte Euro einen massiven Angriff, und zwar nicht aus China! Aber auch Russland tanzt nicht mehr nach der Pfeife Washingtons: Dort findet die allmähliche Verabschiedung von IWF und Dollarhegemonie dadurch statt, dass man sich vermehrt auf die eigenen Ressourcen und auf Gold verlässt.
Dies sind alles Vorgänge, die den USA längerfristig verunmöglichen werden, mit ihrer Dollardruckerpresse die eigenen Schulden den anderen Staaten der Erde aufzubürden. Vor allem, da die Mittel für das Militär gekürzt werden müssen und somit die altbewährte, deswegen nicht weniger räuberbandenmässige Kanonenboot-Diplomatie nicht mehr funktionieren wird.
Ein zentrales Jahr für das Schwinden des US-Einflusses auf diesem Planeten war das Jahr 2008: Zeitgleich mit Lehman Brothers ereigneten sich ohne jedes Zutun der mit sich selber beschäftigten USA folgende Begebenheiten:
•    In Lima trafen sich an die 60 Nationen zu einem Welt-Nahrungsmittel-Gipfel, mit dabei Angela Merkel, auch China, nicht aber die USA.
•    Gleichzeitig versammelten sich die Aussenminister der BRIC-Staaten in Jekaterinburg in Russland. Brasilien, Russland, Indien und China hatten dazu zwar die Europäer eingeladen, nicht aber die USA.
•    Ende Mai machte der neue russische Präsident seine erste Auslandreise. Ging es früher zuerst in die USA, so war nun China die erste Station.
•    Gleichzeitig fand ein wichtiger Gipfel zwischen Japan und China statt – und dies ohne die USA, was früher undenkbar gewesen wäre.
Europa: raus aus dem US-Würgegriff, zurück zu den eigenen Werten
In dieser Situation einer Welt, die sich ohne das Imperium problemlos organisiert, steht Europa vor der Frage, ob es nicht an die bewährten Wertvorstellungen anknüpfen sollte, die von den US-Neocons verächtlich als jene des «alten Europas» bezeichnet worden waren: Das wäre zum einen die Abkehr von spätkolonialistischen Vorstellungen, dann der Respekt vor der Souveränität anderer Staaten und die Nichteinmischung in deren innere Angelegenheiten – mithin also eine Zurückweisung der fragwürdigen R2P-Strategie, der «Responsibility to protect», der Schutzverantwortung, die ja, wie dies Hans-Christoph von Sponeck3 aufzeigte, immer nur als Vorwand gebraucht wurde, in anderen Ländern zu intervenieren, um sich dort die Rohstoffe zu sichern und China aussen vor zu halten, so im Sudan, in Libyen, fast auch in Syrien, hätten da nicht Russland und China ein beherztes Njet eingelegt. Oder wie es der russische Politologe Fursow4 eingängig formulierte: In Syrien seien die westlichen Kreuzritter an die chinesische Mauer gestossen!
Zu guter Letzt rät Betschon Europa, keine doppelten Wertmasstäbe anzuwenden. Beispiele dafür gäbe es genug, aufgelistet in den Büchern von Kishore Mahbubani,5 aber auch in den Aufsätzen des Völkerrechtlers Prof. Hans Köchler,6 der unter anderem die westlich dominierte Anklagepraxis des International Criminal Courts (ICC) scharf kritisiert.

Entwicklungskorridore mit perlenkettenartigen Entwicklungszentren

Europa auf diesem neu-alten Boden seiner besten abendländischen Tradition hätte im Osten auch einen Bündnispartner, der heute schon rund ein Viertel der Weltbevölkerung umfasst: die Shanghai Cooperation Organisation (SCO). China, Kasachstan, Kirgisistan, Russland, Tadschikistan, Usbekistan als Mitglieder treffen sich in diesem Rahmen regelmässig mit den Staaten mit Beobachterstatus wie der Mongolei, Indien, Pakistan und Iran. Wer in Europa meint, da könne nichts zusammenwachsen, weil es nicht zusammengehöre, muss seine Weltsicht überdenken, die auf die eurozentrierte Antike zurückgeht. Eine inner­eurasische Grenze gibt es nicht real geographisch-geologisch, sondern lediglich historisch-kulturell. Doch auch da verschwimmen die Grenzen schon früh, es sei nur an die russisch-westeuropäischen Verflechtungen erinnert, was den Austausch von Handwerkskunst, Gelehrten und Blaublütern betraf. Und hinter Russland steht China, welches schon seit Mitte der 1990er Jahre an der Errichtung von fünf Hauptinfrastrukturkorridoren arbeitet, die Asien mit Europa verbinden sollen: Eisenbahnen sollen lediglich deren Rückgrat bilden. Betschon betont, dass diese Entwicklungskorridore ähnlich den früheren Seidenstrassen perlenkettenartige Entwicklungszentren mit grosser Ausstrahlung entstehen lassen.

Peking–Hamburg:  Eisenbahn schneller als Schiffe

Wer hat das aber im wie gebannt auf die USA starrenden Europa wahrgenommen? Zum Beispiel, dass am 9. Januar 2008 zum ersten Mal eine Pioniereisenbahn mit Gütern für Europa in Bewegung gesetzt wurde, und zwar von Peking aus. Zielort war Hamburg! Eine Strecke von 9800 km durch sechs Länder hindurch. Das Resultat? Nach 18 Tagen war Hamburg erreicht – für die gleiche Destination hätte man auf dem Seeweg mit Containerschiffen fast 40 Tage benötigt! Ein Ereignis, welches ganz neue Dimensionen eröffnet – und ein Blick auf die Karte Eurasiens zeigt es: Was gibt es Naheliegenderes als den Ausbau der Landwege von China nach Europa? Eurasien ist ein Kontinent, eine zusammenhängende Landmasse, die natürlicherweise zusammengehört – was man vom Verhältnis Europas zu den USA, abgetrennt durch zwei Ozeane, nun wirklich nicht sagen kann.
Natürlich kommen dem Historiker bei diesem Sachverhalt eines transeurasischen Transportkorridors auch düstere Erinnerungen: Schon einmal hatten Länder Kontinentaleuropas versucht, auf dem Landweg die Verbindung mit dem Orient herzustellen. Man erinnert sich an das Projekt der «Berlin–Bagdad-Bahn». Wie der Historiker Daniele Ganser in seinem Buch «Europa im Erdölrausch» aufzeigt, hätte damit günstig Öl aus dem Irak in die zentraleuropäischen Wirtschaftszentren transportiert werden können. Ohne von der britischen Flotte und damit dem Weltreich Grossbritanniens abhängig zu sein. Wir alle wissen, was dann geschah: Ein kleiner Landstreifen war nicht in die deutsch-habsburgisch-osmanische Landbrücke integriert: Serbien. Dass dann im österreichisch besetzten Sarajevo der Schuss fiel, der der Seemacht Grossbritannien das Erdölmonopol im Nahen Osten sichern sollte, man spricht auch vom Ersten Weltkrieg, ist bekannt, wenn vielleicht auch weniger mit besagtem Hintergrund.
Mögen sich die europäischen Länder, Russland und China vorsehen und dagegen verwahren, dass die heutige (Noch-)Seemacht Nummer 1, die USA, hier etwas Ähnliches inszenieren wollen wie die Briten im Jahre 1914. Vergangene Destabilisierungsversuche in der Ukraine, in Aserbaidschan, den zentralasiatischen Republiken könnten vor diesem Hintergrund eingeordnet werden.

Das Imperium im Krebsgang – täglich in den Zeitungen zu lesen

Franz Betschon publizierte seine erhellende Analyse im Jahre 2009. Er braucht, wie der von ihm verehrte von Salis, nichts zu korrigieren. Im Gegenteil, viele von ihm erwähnte Problempunkte traten in den drei Jahren seither nur noch deutlicher zu Tage. Dass Präsident Obama Hagel als Verteidigungsminister durchgebracht hat, spricht Bände: Dass ein US-Verteidigungsminister vor der Pro-Israel-Lobby warnt und mit Iran Verhandlungen anstrebt, ein Aussenminister John Kerry Kairo, Riad und Doha besucht, Tel Aviv aber auslässt, ist das eine. Dass sich nun wieder Gespräche mit Iran ergeben, in denen die USA anwesend sind, gleichzeitig aber auch China und Russland, das andere. Dass der türkische Premierminister Zionismus mit Rassismus, Faschismus, Antisemitismus und Antiislamismus gleichsetzt und verurteilt, wofür er in israelischen Medien7 scharf kritisiert wird, aber trotzdem enger Verbündeter der USA bleibt und trotz oder gerade mit diesen Aussagen in die EU will, ein drittes. Dass ein Kenneth Waltz in ­Foreign Affairs von Juli/August 20128 Iran die Bombe zugestehen will, weil so die Welt sicherer werde, insbesondere der Nahe Osten, weil dann die Atommacht Israel ein Gegenüber habe – Israel, welches nach diesem Grand old man der US-Politologie die Hauptgefahr für den Frieden in der Region sei –, lässt aufhorchen. Das tönt zwar nach Schachbrett-Strategie eines Brzezinski, auf den sich Betschon mehrfach bezieht, aber einer Rückzugsstrategie der Schachspieler des Imperiums.

An Roosevelts Konzept der Achtung der Souveränität der Nationalstaaten anknüpfen

Es wäre den Menschen in Eurasien, aber auch den Menschen im Nahen Osten, und zwar egal welcher Nationalität oder Religionszugehörigkeit, zu wünschen, dass sich die chinesische Strategie der neuen Seiden­strassen und damit das friedliche Zusammenwirken in wirtschaftlicher und ­politischer Hinsicht ohne transatlantische Störmanöver verwirklichen lässt. Was für blühende Landschaften könnten entstehen, wenn der grosse Kontinent zusammenwüchse, so wie es auch Kishore Mahbubani immer wieder einbringt. Wenn die einstigen Todfeinde Japan und China nach dem Grauen des Zweiten Weltkriegs, nach den über 30 Millionen von den Japanern getöteten Chinesen, heute friedlich kooperieren, wieso sollte das im Nahen Osten nicht auch möglich sein? Und warum sollten sich die USA nicht wieder an Roosevelts Konzept der Achtung der Souveränität der Nationalstaaten orientieren? Angesichts der horrenden Verschuldung eigentlich ein Gebot der Stunde – und des gesunden Menschenverstandes. Eine Aufgabe, die Friedensnobelpreisträger Obama gut anstünde. Aber auch die EU könnte sich ihres Nobelpreises würdig erweisen und die Feindseligkeiten Richtung Osten begraben. Und die Schweizer Bevölkerung könnte sich in dieser nicht einfachen Gemengelage als Nation der Guten Dienste vermittelnd einbringen und mit ihrem Föderalismus weiter vorleben, wie sich ein erspriessliches und friedliches Zusammenleben gestalten lässt, ohne mit Grossgebilden zu liebäugeln.
Wenn das Buch von Franz Betschon das Denken, Fühlen und Handeln in diese Richtung zu lenken vermag, wird es sich segensreich auswirken. Man wünscht ihm eine grosse Leserschaft – nicht nur in der Schweiz.    •

1    Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.
2    David P. Goldman: Nach-US-Welt, geboren in Phnom Penh. In: Zeit-Fragen Nr. 53 vom 19.12.2012
3    Dr. h.c. Hans-Christof von Sponeck: Der R2P-Versuch in Libyen ist kläglich gescheitert. In: Zeit-Fragen Nr. 18/19 vom 30.4.2012
4    Schlag gegen Syrien – Ziel: Russland. Interview mit Prof. Andrej Iljitsch Fursow. In: Zeit-Fragen Nr. 37 vom 3.9.2012
5    Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513
6    Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Straf­justiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Wien, 1.7.2012.
http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm 
7    At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz vom 28.2.13.

www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392
8    Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability. In: ­Foreign Affairs July/August 2012. Hrsg: Council on Foreign Relations. Deutsche Übersetzung in Zeit-Fragen Nr. 43/44 vom 11.10.2012

Im Kapitel Megatrends wagt der Autor denn auch einige höchst spannende und eigentlich auch höchst naheliegende Prognosen einer künftigen Entwicklung: Ohne sich auf den Zeitpunkt und die Reihenfolge versteifen zu wollen, könne aber doch mit folgendem gerechnet werden:
1.    Europa und Asien werden wirtschaftlich unumkehrbar zusammenwachsen.
2.    Eurasien wird eine föderalistische Handels-, Aussen- und Sicherheitspolitik entwickeln.
3.    Der Begriff «Westen» wird überflüssig werden: Westeuropa, Nord­amerika und Israel bilden keine Einheit mehr.
4.    Kontinentaleuropa wird sich nach Osten ausrichten. Nordamerika wird nur noch für den Handel von Interesse sein.
5.    Die EU und die Nato dürften überdacht und durch etwas Neues ersetzt werden.

Ein zentrales Jahr für das Schwinden des US-Einflusses auf diesem Planeten war das Jahr 2008: Zeitgleich mit Lehman Brothers ereigneten sich ohne jedes Zutun der mit sich selber beschäftigten USA folgende Begebenheiten:
•    In Lima trafen sich an die 60 Nationen zu einem Welt-Nahrungsmittel-Gipfel, mit dabei Angela Merkel, auch China, nicht aber die USA.
•    Gleichzeitig versammelten sich die Aussenminister der BRIC-Staaten in Jekaterinburg in Russland. Brasilien, Russland, Indien und China hatten dazu zwar die Europäer eingeladen, nicht aber die USA.
•    Ende Mai machte der neue russische Präsident seine erste Auslandreise. Ging es früher zuerst in die USA, so war nun China die erste Station.
•    Gleichzeitig fand ein wichtiger Gipfel zwischen Japan und China statt – und dies ohne die USA, was früher undenkbar gewesen wäre.

La stratégie des nouvelles routes de la soie

La stratégie des nouvelles routes de la soie – un modèle de paix pour l’Eurasie

Pour que les Européens ne restent pas à la traîne du courant de l’histoire – au sujet de l’analyse brillante de la situation géopolitique par Franz Betschon

par Tobias Salander, historien

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Pendant que les Etats-Unis titubent d’une crise à l’autre, et que l’Europe n’arrive pas à détourner son regard de son ancienne puissance protectrice dans l’espoir de ne pas être entraîné dans l’abîme, il règne en Asie et en Amérique latine une atmosphère de renouveau. Des auteurs comme Kishore Mahbubani essaient depuis un certain temps de démontrer aux contemporains de l’hémisphère occidental qu’on se trouve de toute évidence devant un tournant historique. Mais que faire, surtout en Europe? Avec qui coopérer si ce n’est pas avec la puissance guerrière en déclin?
Ne serait-il pas tout naturel de tourner le regard vers l’Est? Puisque l’Europe se trouve bien au bord de la grande île mondiale de l’Eurasie. Un regard, cependant pas dans le sens impérialiste de Bismarck qui a localisé «son Afrique» en Europe de l’Est, et pas non plus dans le sens du cliché de la guerre froide, qui appartient heureusement au passé depuis plus de 20 ans. Mais pourquoi pas un rapprochement en partenariat, en amitié et avec considération des mérites des peuples des pays respectifs?
Si nous ne voyons pas comment l’Asie se développe, l’Asie se développera aussi sans nous en un nouveau centre de gravitation de l’économie mondiale: c’est ce qu’un analyste ayant beaucoup voyagé, ouvert au monde, formé et ancré dans la meilleure tradition suisse, nous soumet à réfléxion: «Das eurasische Schachturnier» [Le tournoi d’échec eurasien], c’est le titre que Franz Betschon donne à son livre, qui sera présenté ci-dessous. Avec ce titre il fait allusion à un livre de Zbigniew Brzezinski qui porte un titre semblable. Mais son ton, le fondement de son analyse et sa perspective sont heureusement en totale contradiction avec l’ouvrage de référence négatif de la géostratégie impériale et de l’outrecuidance de la puissance mondiale.

«The Empire is over.» L’empire américain, la suprématie de la seule puissance mondiale serait du passé, un ordre mondial centré sur l’Eurasie serait en train de s’installer, uniquement centré sur l’Asie, si l’Europe ne s’avance pas vers l’Asie. C’est la quintessence de ce livre éclairant qui mérite d’être lu: «Das eurasische Schachturnier. Krisen Hintergründe und Prognosen» de Franz Betschon1. Ce citoyen suisse est docteur en sciences techniques et ingénieur mécanique diplômé de l’EPFZ, en plus diplômé de la Harvard Business School à Boston, colonel d’état-major de l’aviation à l’armée. Un scientifique formé dans la meilleure tradition suisse, ouvert au monde et économiste disposant d’une intelligence analytique aigüe. En tant que personne ayant vu du pays et qui, entre autre, a été conseiller d’administration d’une entreprise high-tech israélienne, qui, construite avec de l’aide suisse, appartient actuellement aux entreprises de pointe de son genre dans le monde, l’auteur essaie de comparer et d’approfondir ses expériences et ses observations au moyen de l’étude de sources publiquement accessibles pour comprendre l’actualité et pour ne pas rester en arrière du développement. Betschon a recours à des sources de beaucoup de pays, car dans son activité, il s’est aperçu que le regard européen sur le monde s’est pas mal rétréci pendant les décennies de la guerre froide, et que dans d’autres parties du monde, les mêmes problèmes sont considérés sous un autre jour. Reconnaître les signes du temps veut dire également s’adapter à temps aux nouveaux développements pour mieux contrer des dangers éventuels.
Comme grand modèle, qui manque dans le monde moderne, surtout en Suisse, et cela douloureusement, Betschon évoque Jean Rodolphe von Salis. Ce que ce citoyen du monde suisse a réussi lors de la Seconde Guerre mondiale depuis la Suisse, et ce qui lui a procuré ainsi qu’à la Suisse l’estime mondiale, c’est-à-dire un jugement cohérent de la situation de guerre, von Salis n’avait pu le faire que sur la base d’un large réseau. Avec des conversations téléphoniques avec ses connaissances dans différents pays, il s’est procuré un grand savoir et cela malgré l’écoute des services secrets.
Pour nous, c’est plus facile aujourd’hui. Aux temps du World Wide Web, un clic de souris nous amène des journaux de l’espace asiatique, africain, et de l’Amérique latine.

A partir de quel moment les Etats-Unis sont-ils devenus tellement violents? Mot-clé: «QDR»

L’analyse de Betschon sur 200 pages, culminant dans la citation ci-dessus, est passionnante et met de l’ordre dans les idées qui, dans les flots du «tittytainment du mainstream», ont tendance à être incohérents.
Lorsque l’auteur arrive à la conclusion que les jours de la dominance américaine sont définitivement passés, ce n’est pas sur un fond de ressentiments antiaméricains comme on pourrait le penser. Tout au contraire, l’auteur rend hommage à l’engagement désintéressé des Etats-Unis en Europe pendant les heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale – mais pas sans se poser la question de savoir à partir de quel moment l’Amérique est soudain devenue si violente: qu’elle ait rendu la torture de nouveau acceptable, qu’elle ait mené des guerres préventives sans penser aux principes de Nuremberg, dans lesquels une guerre d’agression est déclarée comme le pire des crimes et à l’occasion desquels le procureur principal Robert ­Jackson avait exigé publiquement qu’à l’avenir les USA veuillent aussi être jugés à la même aune.
Il est devenu évident que les choses vont mal aux Etats-Unis lors de la publication du plan de 5 ans du Pentagone, le «Quadrennial Defence Review Report (QDR)» des années 2001 à 2006. A l’encontre du droit international, ce rapport exige le droit à la guerre préventive. Afin que le lecteur puisse comprendre cette monstruosité, l’auteur transpose cette mentalité dans la cohabitation de voisins qui s’exprimeraient de la façon suivante: tu peux fusiller ton voisin sans autre s’il te dérange. Tu ne dois remplir que deux conditions: tu dois prétendre que tu t’es senti menacé et viser de telle sorte qu’il ne puisse ensuite plus témoigner.» (Betschon, p. 52) L’auteur donne à réfléchir que, si ce mépris sans pudeur de toutes les valeurs pour lesquelles l’Occident s’est battu pendant des décennies, porte préjudice aux êtres humains au Moyen-Orient en premier lieu, mais à moyen et long terme aussi à la société civile des agresseurs.

Le principe des Etats souverains versus le principe du «Diviser pour régner!»

L’auteur classe cette politique étrangère de l’Empire, agressive et méprisante pour le genre humain, sur la base de deux principes: le principe d’Etats souverains et le principe du «diviser pour régner». Ce que la génération ayant vécu la guerre froide ne pouvait jamais tenir pour possible, et ce qui rend si difficile un regard clair sur notre présent, c’est le fait que le premier des deux principes, le principe des Etats nations souverains, établi après la guerre de Trente Ans lors de la Paix de Westphalie, ne soit plus représenté aujourd’hui par la démocratie des USA autrefois louée, mais par la Russie autrefois proscrite, pendant que le principe machiavélique du «diviser pour régner», est brandi par George W. Bush et aujourd’hui par le Prix Nobel de la paix Obama. Même si l’auteur ne peut pas vraiment ce réjouir de ce résultat surprenant, il faut reconnaître qu’il présente les faits comme ils sont sans œillères et sans égard pour ses préférences personnelles.
Ce qui avait déjà été visible en 2007, lors de la Conférence de Sécurité de Munich, à savoir que la Russie sous Poutine n’était plus ce pays postsoviétique faible et à exploiter, mais de nouveau une grande puissance, capable et décidée à se défendre, et cela aussi bien économiquement que militairement, est devenu saisissable pour tout le monde lors de la même conférence en 2008: le Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a présenté un pays sûr de lui tout en soulignant que cela ne signifiait pas de nouveaux blocs et confrontations, mais une cohabitation pacifique d’Etats souverains. Alors qu’au camp opposé, le ministre de la Défense des USA, Robert Gates, a présenté le point de vue d’une hégémonie agressive. Avec cela Gates s’est positionné selon le modèle de l’Empire britannique à la Churchill et pas selon celui de Franklin Delano Roosevelt. Ces deux conceptions opposées de la politique, Betschon les fait très bien ressortir: alors que l’Empire britannique présente une politique de conflits et de manipulation, donc le «diviser pour régner», le président des USA d’avant et pendant la guerre a répondu de l’autre modèle de la coopération, celui des nations souveraines. En raison du décès prématuré de Roosevelt, le pur et dur Truman a rejoint la ligne britannique, et ainsi il a déployé, sans aucun égard, la bombe nucléaire.

L’Europe et l’Asie se soudent économiquement

Même si la politique étrangère avant Truman n’a pas toujours été exemplaire comme présenté ci-dessus, il est tout de même bienfaisant que l’auteur se soustraie au dénigrement antirusse de l’Occident et ouvre de nouvelles manières de voir. Car c’est seulement en remettant en question le spectre russe que la voie se libère pour une coopération des pays européens avec les grandes nations du Proche et de l’Extrême-Orient nécessaire depuis longtemps.
Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:
1.    L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.
2.    L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.
3.    La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.
4.    L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.
5.    L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.
Et qu’est-ce qui se passerait si les institutions de Bretton Woods et l’ONU étaient transférées vers le nouveau centre de gravité du monde économique, par exemple à Shanghai? Ou bien si les pays asiatiques arrivaient à la conclusion de ne plus avoir besoin de ces institutions dominées par les Etats-Unis et de pouvoir très bien vivre sans elles et même mieux? Et avec l’Europe, on a déjà cohabité depuis 2000 ans – longtemps avant que le double continent américain ait été défiguré par les Anglo-Saxons? Il a fallu beaucoup de temps dans le soi-disant nouveau monde avant que les blancs se soient arraché une excuse concernant le génocide de la population locale.
Betschon n’est pas sûr que les Européens aient vraiment déjà reconnu les signes du temps et se dirigeront vers l’Asie – néanmoins les Asiatiques viendraient déjà à notre rencontre. Il ne parle pas seulement du tourisme et des boutiques de montres en plein essor à Lucerne et Interlaken, volontiers fréquentées par la classe moyenne chinoise en hausse, mais aussi des investisseurs de Chine et d’Inde qui sauvent de la ruine en Europe de plus en plus d’anciennes marques, comme par exemple le groupe de sociétés indien Tata, qui a repris en 2007 le groupe d’acier britannique Corus, mais aussi les usines d’automobiles Jaguar et Landrover.

Le monde de demain: L’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part les Etats-Unis, sur la touche

Que nous sommes au beau milieu d’un tournant d’époque est évident notamment en Afrique, où de plus en plus d’entreprises chinoises font ce qui a été réservé aux Européens: établir des relations commerciales, effectuer des investissements, exploiter des matières premières – à la différence près que les Chinois sont capables de lier leurs profits à de vrais bienfaits pour les populations locales. Un fait qu’on n’a jamais rencontré dans le colonialisme européen, dans l’impérialisme et dans le néocolonialisme actuel.
Alors que l’Occident fixe plein de méfiance le dragon chinois et se demande s’il fonctionne comme l’aigle américain – sur la base d’un militarisme agressif –, nous ne voyons pas que ce monde s’est mué en un monde rectangulaire: aujourd’hui, il est composé de l’Amérique latine, l’Asie, l’Europe et à part encore les Etats-Unis, sur la touche. A part? Nos médias occidentaux omettent volontiers de nous le dire: de plus en plus de décisions importantes sont prises sans l’unique ancienne superpuissance. Horizons et débats a parlé récemment de cette humiliation à Phnom Pen2. Comme cet événement s’est avéré tout simplement inexistant dans les médias du mainstream occidental, on a dû avoir recours à un article de l’«Asia Times» qui a montré clairement que l’Occident à une longueur de retard sur le développement actuel réel. Il y a eu Obama, qui a été décommandé d’une rencontre des Etats Asean. Les USA qui voulaient créer une fissure entre les Etats asiatiques, avant tout entre les petits et la Chine, se sont retrouvés mis à l’écart. Le monde est devenu autre, tout comme Kishore Mahbubani tente de nous l’expliquer depuis longtemps – aimablement, mais avec fermeté. Et si l’Occident ne veut pas en prendre connaissance, la rupture sera irréversible. Cependant, il serait meilleur pour tous d’avancer ensemble vers le futur. Mais pour cela, l’Occident devrait vivre réellement ses valeurs, en haute estime dans le reste du monde, au lieu de faire une politique d’intérêts impitoyable sous couvert de valeurs affichées.

Le FMI et l’hégémonie du dollar proches de leur fin

Betschon cite plusieurs événements qui illustrent ce tournant:
Les dix Etats de l’Asie du Sud-Est de l’ASEAN – comme on ne les connaît que très peu en Occident, ils seront cités ici: le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam –, ces dix Etats ont créé avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud l’Asian Monetary Fund avec les RMB/Yen comme monnaie centrale – un processus qui rendra superflu le FMI dominé par les Etats-Unis.
La même chose se passe en Amérique du Sud: la fondation du Latin American Monetary Fund a pour résultat que le FMI doit fermer ses bureaux dans les Etats l’un après l’autre. Le Venezuela donne aux membres les crédits nécessaires pour pouvoir désintéresser le FMI.
En Europe, l’euro, prévu comme alternative au dollar, vit une attaque massive et cela pas depuis la Chine! Mais il y a aussi la Russie, qui ne danse plus aux sons de Washington: là-bas, peu à peu se font les adieux au FMI et à l’hégémonie du dollar en se fiant davantage aux propres ressources et à l’or.
Ce sont ces processus qui, à long terme, empêcheront les Etats-Unis, à l’aide de leur planche à billets, de mettre leurs propres dettes sur le dos des autres pays du monde. Avant tout parce que les dépenses pour l’armée doivent être réduites, et que par la suite leur bonne vieille diplomatie de canonnière à la mode des bandes de brigands ne fonctionnera plus.
Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:
•    A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.
•    En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.
•    Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.
•    En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.
Europe: sortir de l’étau des Etats-Unis, retour aux propres valeurs
Dans cette situation d’un monde s’organisant sans problèmes sans l’Empire, l’Europe se retrouve devant la question de savoir si elle ne devrait pas renouer avec ses valeurs éprouvées, lesquelles avaient été désignées avec mépris par les néoconservateurs américains comme celles d’une «vieille Europe»: cela signifierait, d’un côté, abandonner les idées colonialistes tardives, ensuite respecter la souveraineté des autres Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes – donc faire preuve d’un refus de la stratégie douteuse du R2P, ce concept de «Responsability to protect», en effet, cette responsabilité de protéger, comme Hans-Christof von Sponeck3 l’a démontré, a toujours été utilisée comme prétexte pour intervenir dans d’autres pays pour s’assurer les matières premières et pour garder la Chine à l’écart, comme par exemple au Soudan, en Libye, et presque aussi en Syrie, si la Russie et la Chine n’avaient pas déposé leur «niet» courageux. Ou bien, comme l’a expliqué très clairement le politologue russe Fursov:4 en Syrie, les Croisés occidentaux se sont heurtés au Mur chinois!
Finalement, Betschon conseille à l’Europe de ne pas utiliser de doubles critères de qualité au niveau des valeurs. Il y en aurait déjà assez d’exemples, énumérés dans le livre de Kishore Mahbubani,5 mais aussi dans les exposés du spécialiste en droit international, Hans Köchler,6 qui a entre autre sévèrement critiqué la pratique d’accusation dominée par l’Occident de l’International Criminal Court (ICC).

Des corridors de développement avec des centres de développement en chaîne perlée

L’Europe, sur cet ancien et nouveau sol des meilleures traditions occidentales, aurait un allié à l’Est qui comprend déjà aujourd’hui environ un quart de la population mondiale: la Shanghai Cooperation Organisation (SCO). Ses membres que sont la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan se rencontrent régulièrement dans ce cadre avec des Etats au statut d’observateur, comme la Mongolie, l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Celui en Europe qui croit que rien ne peut là se souder ni ne s’accorder devrait reconsidérer sa façon de voir le monde, remontant à l’antiquité euro-centrée. Une frontière intérieure de l’Eurasie n’existe pas réellement du point de vue géographique et géologique, elle n’est qu’historique et culturelle. Mais là aussi, les frontières s’estompent déjà très tôt, rappelons-nous les interdépendances russes avec l’Europe occidentale en ce qui concerne les échanges d’art artisanal, de scientifiques et de gens au sang bleu. Et derrière la Russie, il y a la Chine qui œuvre déjà depuis le milieu des années 1990 à la création de cinq corridors d’infrastructure qui devront relier l’Asie à l’Europe: les chemins de fer en constitueront seulement l’épine dorsale. Betschon souligne que ces corridors de développement, semblables aux anciennes routes de la soie, créent des centres de développement en chaîne perlée avec un fort rayonnement.

Pékin – Hambourg: les trains plus rapides que les bateaux

Mais qui, dans cette Europe au regard toujours fixé sur les Etats-Unis, s’en est aperçu? Le 9 janvier 2008 par exemple, un train pionnier a été mis en route pour la première fois avec des biens pour l’Europe, et cela depuis Pékin. Destination Hambourg! Un trajet de 9800 km à travers six pays. Le résultat? Arrivée à Hambourg au bout de 18 jours – pour la même destination par voie maritime avec des porte-conteneurs on aurait mis presque 40 jours! Un événement qui ouvre de toutes nouvelles dimensions – et un regard sur la carte de l’Eurasie le montre: qu’est-ce qu’il y a de plus naturel que le renforcement des voies terrestres depuis la Chine vers l’Europe? L’Eurasie est un continent en soi, une masse territoriale naturellement faite pour constituer une seule et même superficie – ce que l’on ne peut vraiment pas dire de la relation entre l’Europe et les Etats-Unis, séparés par deux océans.
Naturellement, pour l’historien, il y a aussi des souvenirs sombres en ce qui concerne un corridor transeurasien: les pays de l’Europe continentale ont déjà une fois essayé d’établir un lien par voie terrestre avec l’Orient. Qu’on se rappelle le projet du «chemin de fer Berlin-Bagdad». Comme le démontre l’historien Daniele Ganser dans son livre «Europa im Erdölrausch» [L’Europe dans la fièvre pétrolière], on aurait pu transporter de façon peu coûteuse du pétrole depuis l’Irak jusque dans les centres économiques de l’Europe centrale. Et cela sans dépendre de la flotte britannique, donc de l’Empire mondial britannique. Nous savons tous, ce qui est arrivé alors: un petit bout de pays n’était pas intégré dans le pont terrestre germano-habsbourgeois-ottoman: la Serbie. Qu’il y ait eu par la suite ce coup de fusil dans le Sarajevo occupé par l’Autriche – qui devait assurer à la puissance maritime de la Grande-Bretagne le monopole pétrolier au Proche-Orient, et l’on parle là aussi de la Première Guerre mondiale – cela est connu, certes mais peut-être moins connu avec ladite toile de fond sus-mentionnée.
Les pays européens, la Russie et la Chine doivent se tenir sur leurs gardes et empêcher puissance maritime encore numéro 1, les Etats-Unis, mettent en scène là quelque chose de semblable à ce que firent les Britanniques en 1914. Des essais de déstabilisation par le passé en Ukraine, en Azerbaïdjan, dans les républiques centrasiatiques pourraient être classifiés en prolongement de cet arrière-fond.

L’empire marche à reculons – à lire quotidiennement dans les journaux

Franz Betschon a publié son analyse en 2009. Tout comme von Salis, qu’il vénère, il n’a pas besoin de corriger quoi que ce soit. Au contraire, beaucoup de points problématiques qu’il a cités sont devenus encore plus évidents après trois ans. Que le président Obama ait pu faire admettre Hagl comme ministre de la Défense en dit long: qu’un ministre de la Défense des Etats-Unis mette en garde contre le lobby pro-Israël et aspire à des négociations avec l’Iran, qu’un ministre des Affaires étrangères, John Kerry, visite le Caire, Riad et Doha, mais laisse de côté Tel Aviv, c’est quelque chose. Que maintenant des négociations avec l’Iran soient possibles avec la présence des Etats-Unis, et en même temps aussi la Chine et la Russie, c’est encore autre chose. Que le Premier ministre turc mette sur le même plan le sionisme, le fascisme, l’antisémitisme et l’antiislamisme et les condamne, et se fasse vivement critiquer dans les médias israéliens,7 mais qu’il reste quand-même un allié étroit des Etats-Unis et qu’il veuille, malgré ou bien justement à cause de ces déclarations, adhérer à l’UE, est encore un troisième élément. Qu’un Kenneth Waltz veuille accorder, dans Foreign Affairs de juillet/août 2012,8 la bombe à l’Iran, parce que le monde deviendrait ainsi plus sûr, surtout le Proche-Orient, parce que la puissance nucléaire d’Israël aurait ainsi un adversaire – Israël qui, d’après ce «Grand old man» des sciences politiques américaines, représenterait le danger principal pour la paix dans la région –, voilà qui nous fait dresser l’oreille! Cela sonne un peu comme une stratégie d’échiquier d’un Brzezinski, auquel Betschon se réfère plusieurs fois, mais alors une stratégie de retrait des joueurs d’échec de l’Empire.

Renouer avec le concept de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations

Il serait souhaitable pour les habitants de l’Eurasie, mais aussi du Proche-Orient, et cela de quelque nationalité et de quelque appartenance religieuse fussent-ils, que la stratégie chinoise des nouvelles routes de la soie puisse se réaliser et ainsi la cohabitation pacifique économique et politique, et cela sans manœuvres déstabilisatrices transatlantiques. Quels paysages florissants pourraient en résulter, si ce grand continent pouvait se ressouder, comme Kishore Mahbubani ne cesse de répéter. Si les anciens ennemis mortels, Japon et Chine, après les affres de la Seconde Guerre mondiale et après les plus de 30 millions de Chinois tués par les Japonais, peuvent aujourd’hui coopérer paisiblement, pourquoi cela ne devrait-il pas être possible au Proche-Orient? Et pourquoi les Etats-Unis ne devraient-ils pas s’orienter selon le modèle de Roosevelt du respect de la souveraineté des Etats-nations? Vu l’endettement exorbitant, c’est une nécessité de l’heure – et aussi celle du bon sens. Une tâche qui siérait bien au Prix Nobel Obama. Mais l’UE également pourrait se rendre digne de son prix Nobel et enterrer son hostilité en direction de l’Est. La population suisse pourrait alors, dans cette situation confuse et complexe, s’investir comme nation des bons services et vivre son fédéralisme comme exemple d’une cohabitation édifiante et pacifique, et cela sans lorgner du côté des grandes puissances.
Si le livre de Franz Betschon peut diriger pensée, réflexion et action dans cette direction, il s’avérera riche en effets bénéfiques. On lui souhaite un large lectorat, et bien sûr pas seulement en Suisse.     •

1    Franz Betschon: Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe und Prognosen. Frankfurt/Main, 2009. ISBN 978-3-8301-1234-1.
2    David P. Goldman: Un monde sans dominance des USA, né à Phnom-Penh. In: Horizons et débats no 53 du 28/12/12
3    Hans-Christof von Sponeck: La tentative d’appliquer la responsabilité de protéger a lamentablement échoué en Libye. In: Horizons et débats no 18/19
du 7/5/12
4    Frappe contre la Syrie – cible: la Russie. Interview d’Andrej Iljitsch Fursov. In: Horizons et débats no 37 du 10/9/12
5    Kishore Mahbubani: Die Rückkehr Asiens. Berlin 2008. ISBN 978-3549073513
6    Hans Köchler: Weltgericht ohne Weltstaat. Strafjustiz unter dem Diktat der Realpolitik? Kommentar zu Idee und Wirklichkeit des Internationalen Strafgerichtshofes zehn Jahre nach dem Inkrafttreten des Römer Statutes. Vienne, 1/7/12.
http://i-p-o.org/Koechler-ICC-Weltgericht-ohne-Weltstaat-IPO-OP-1July2012.htm
7    At UN conference, Erdogan calls Zionism «crime against humanity». In: Haaretz du 28/2/13.
www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/at-un-conference-erdogan-calls-zionism-crime-against-humanity.premium-1.506392
8    Kenneth N. Waltz: Why Iran should get the bomb. Nuclear balancing would mean stability.
In: Foreign Affairs July/August 2012. Ed.: Council on Foreign Relations. Traduction française in:
Horizons et débats no 43/44 du 22/10/12

Dans le chapitre «megatrends» [tendances mégas], l’auteur ose émettre quelques pronostics extrêmement passionnants et au fait très convaincants du développement futur: sans se fixer sur une date et un ordre, on pourrait s’attendre aux développements suivants:
1.    L’Europe et l’Asie se souderont économiquement sans retour.
2.    L’Eurasie développera une politique fédéraliste de commerce, d’extérieur et de sécurité.
3.    La notion d’«Occident» deviendra superflue: L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et Israël ne formeront plus une unité.
4.    L’Europe continentale s’orientera vers l’Est. L’Amérique du Nord ne sera intéressante plus que pour le commerce.
5.    L’UE et l’OTAN devront être reconsidérés et remplacés par quelque chose de nouveau.


Une année centrale pour la diminution de l’influence des USA a été l’année 2008: C’est en même temps que l’effondrement de Lehman Brothers qu’ont eu lieu les événements suivants, sans la contribution des Etats-Unis, trop occupés par leurs propres problèmes:
•    A Lima, environ 60 nations se sont rencontrées pour un sommet mondial sur l’alimentation, avec la présence d’Angela Merkel, la Chine, mais sans les USA.
•    En même temps se sont réunis les ministres des Affaires étrangères des Etats BRICS à Iekaterinbourg en Russie. Etaient invités le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Mais pas les USA.
•    Fin mai, le nouveau président russe a effectué son premier voyage à l’étranger. Jadis on allait d’abord aux USA, mais cette fois, la Chine a été la première destination.
•    En même temps un sommet important a eu lieu entre le Japon et la Chine – et cela sans les USA, ce qui aurait été impensable auparavant.

Vers la fin de l’aliénation des peuples

Vers la fin de l’aliénation des peuples

Les BRICS peuvent-ils endiguer l’infâme?

par Auran Derien

 
Voltaire désigna la tyrannie bigote sous le nom d’infâme. Quand reviennent la superstition, la haine contre les humains qui pensent et la mentalité primitive pré-logique, alors le mot de Voltaire retrouve toute sa pertinence: la finance mondialiste globalitaire est aujourd’hui l’INFÂME.
 
Les BRICS et leur taux de croissance
 
La dernière réunion du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été concomitante d’un conseil provenant de Russie, celui de retirer tous ses avoirs des banques afin que la partie encore un peu civilisée de l’humanité soit épargnée par les vols et autres crimes qu’est disposé à perpétrer la finance. Si l’horreur Chypriote peut être évoquée comme cause immédiate d’un tel conseil, il nous semble plutôt que la cause efficiente en est la volonté du groupe BRICS d’endiguer les excès de la finance mondialiste.

 
 
Les réunions des BRICS permettent d’observer une évolution dans l’attitude de pays qui furent victimes des financiers occidentaux. L’Inde a été pillée et sa culture salie par les britanniques. La Chine fut empoisonnée par les marchands de drogues. L’Afrique du Sud a dû privatiser ses richesses en faveur de quelques multinationales, lorsqu’elle paya les campagnes qui permirent l’arrivée au pouvoir de Mandela. Le Brésil a toujours été agressé par les forces globalitaires, responsables et coupables, en Amérique latine, des régimes militaires qui organisèrent l’éradication des élites patriotes et la vente des économies aux multinationales. Il semble qu’enfin la phase de servilité, d’aliénation et de collaboration sordide touche à sa fin.
 
Un projet de Banque entre BRICS
 
Un grand projet de création d’une banque de développement des BRICS, qui avait été présenté au sommet de New Delhi en 2012, devrait prendre corps sous peu pour permettre le financement et le développement de projets entre entrepreneurs de ces pays. Dans la situation de parasitisme organisé par le système occidental, dont sont victimes les populations, la création d’un tel établissement est souhaitable. Mais les difficultés traditionnelles de toute coopération justifient des avancées prudentes. Le premier pas, tout naturellement, sera le financement d’infrastructures tant dans les pays des BRICS qu’en dehors. Les banques de développement sont des institutions publiques dans lesquelle l’Etat donne sa garantie de financement. En apprenant à travailler ensemble, selon une logique de bien commun, le discours niais et bête que bêle le FMI, la banque mondiale et les européides de l’Union Européenne, finira par tourner toujours plus à vide.
 
Mais l’Empire du néant veille

Ce projet sera discuté lors de la prochaine rencontre, en septembre, car l’accord n’a pu se faire pour l’instant. Il faut y voir, en arrière-plan, la main fort visible des mafias fiancières. Le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde ont été désignés comme des cibles prioritaires. Les USA cherchent à s’emparer des marchés de ces pays et à contrôler les technologies de pointe. Un système de financement qui s’éloigne peu à peu de la nécessité d’utiliser la monnaie dollar et qui favorise les échanges sans passer par les multinationales déclenche nécessairement leur opposition.
 
 
Un projet de Banque de développement ne serait qu’un début. Il conduirait tout naturellement à envisager d’autres coopérations, voire d’autres institutions financières. Surtout que s’approche le moment où l’hyperinflation occidentale frappera les pays. Il conviendrait alors de pouvoir effectuer des transferts entre banques centrales des BRICS voire, après l’éclatement de l’hyperinflation, créer une monnaie de compte commune pour leurs transactions.  Ces évolutions seront naturelles une fois que la Perestroïka occidentale, destinée à détruire les Etats actuels de l’occident, aura exercé ses effets chaotiques. D’ailleurs, au-delà des BRICS, d’autres pays en relation avec la Chine, tels l’Australie, envisagent de laisser la monnaie américaine.
 
La Syrie a aussi demandé de l’aide 

Comme les monarchies obscurantistes du golfe sont alliées à l’occident dans divers trafics et soutiens entre oligarchies, la Syrie a demandé au BRICS qu’ils interviennent pour la sauvegarde du peuple syrien. Il est probable que, à l’inverse des européides, les élites du BRICS n’aient pas oublié l’inhumanité qui caractérise la finance mondialiste dont ils eurent à souffrir en des époques différentes. La Syrie vient d’innover. Elle sera très rapidement suivie par d’autres pays excédés par cette finance qui contrôle aujourd’hui l’occident.
 
Un devoir de mémoire
 
L’occident est dominé par le binôme “bible and business”. Un ancien candidat à la présidence des États-Unis, Al Gore, en avait énoncé une fois de plus la définition du temps où il était vice-président. « La sécurité et la prospérité des États-Unis et du monde entier dépendent du succès de la communauté des nations à bâtir de fortes économies basées sur les règles de la loi » (déclaration faite en février 1999). Nous remarquons que cette déclaration évoque la loi et non des lois ou des règles. Seul le “légal” tombé du ciel, loi divine, révélée et autre calembredaine a de l’importance. Le légal est le bien et le vrai. 
 
Cet aplatissement du monde est typique des castes marchandes. Le marchand a vocation à être sans scrupules pour s’enrichir. Il lui faut donc une loi qui justifie toutes les infamies. Ses qualités diffèrent de celles qui inspirent les artistes, les savants, les religieux ou les élites politiques. Lorsqu’ils monopolisent le pouvoir, les marchands instaurent une tyrannie. Il appartient aux européens d’entretenir la mémoire de cette inhumanité afin d’en repousser les acteurs dans les bas-fonds dont ils n’auraient jamais dû sortir. 
 
 

vendredi, 19 avril 2013

Peillon, prédicateur de la religion révolutionnaire

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Peillon, prédicateur de la religion révolutionnaire

Voici ce que Vincent Peillon écrivait dans La Révolution française n’est pas terminée, 2008, le Seuil :

« La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi

Et, le 2 septembre dernier, dans le Journal du dimanche, répondant à la journaliste Adeline Fleury : « Le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel… »

Et c’est à l’homme qui veut user de tant de violence révolutionnaire contre nos enfants, celui qui veut les « dépouiller » de toutes leurs racines, celui qui se vante de les « arracher » à leur famille, que M. Hollande, en Président « normal » a confié leur éducation !

Anne Lys

To build a real Eurasia: few juridical ideas

 

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To build a real Eurasia: few juridical ideas

 

Ex: http://www.geopolitica.ru/

Trying to speak about continental political constructions, we need to understand their limits. Inside all human institutions there is a limit, because the possibility to create something able to satisfy always all interest is impossible.

In this case, we must look to the theories. All of them underline that in the moment when few great people want to introduce big ideas on public debate, a lot of critics will appear, not trying to accept and correct the positive aspects of these activities, but only speaking about the limits (economics, politics, human relations, etc.).

Eurasia is a big idea only if we want to thing to it; more than that – is a big idea if someone will try to explain this to the world. However, the dimension of these continents is huge, and a scientist will see easier the limits of this construction. And, when human society will be prepared, it could be a possibility to create a new European, maybe, after European Union model.

Inside all of these facts, Eurasian idea must be analyzed sine ira et studio (without hate and with morality), and few important aspects are brought by the national legislations and by the people who believe in them. Our text tries to describe some problems of this important equation, between ideas and legal possibilities to fulfill them.  

 1. The question of Eurasia is an Eurasian question or only a single country question?

Why this?

Because, as always, when we analyze “the political constructions”, we must note the difficulties to have a single vocabulary for every person who have access to the concept – as the main obstacle to construct … something.

Thus, out text will speak about Eurasia. It’s a concept with great socio-politic importance, and – following this idea, we’ll use to describe it two important search engines and its documents, to present “popular” (in fact, public) access to information about the concept.

Google reports 15,500,000 notes about Eurasia, and 8,500,000 to the question: What is Eurasia?

Wikipedia has its own page about Eurasia[1], where it can be read:

a)                  Eurasia is a continent or super-continent covering about 52,990,000 km2 (20,846,000 mi2) or about 10.6% of the Earth's surface (36.2% of the land area) located primarily in the eastern and northern hemispheresPhysio-graphically, it is a single continent, comprising the traditional continents of Europe and Asia (with Eurasia being a portmanteau of the two); the concepts of Europe and Asia as distinct continents date back to antiquity and their borders are geologically arbitrary. Eurasia, in turn, is part of the yet larger landmass of Afro-Eurasia, whereby Eurasia is joined to Africa at the Isthmus of Suez. Eurasia is inhabited by almost 4 billion people, more than 72.5% of the world's population (60% in Asia and 12.5% in Europe);

b)                 Eurasia is also sometimes used in geopolitics to refer to organizations of or affairs concerning the post-Soviet states, in particular Russia, the Central Asian republics, and the Transcaucasian republics. A prominent example of this usage is in the name of the Eurasian Economic Community, the organization including Kazakhstan, Russia, and some of their neighbors, and headquartered in Moscow and Astana. The word "Eurasia" is often used in Kazakhstan as the name of the continent or region in which that country is located. Numerous institutions in that country use it in their name, e.g., L. N. Gumilev Eurasian National University, the Eurasian Media Forum, the Eurasian Culture Foundation, the Eurasian Development Bank , or the Eurasian Bank. In 2007, Kazakhstan’s President Nursultan Nazarbayev proposed that a “Eurasia Canal” be built to connect the Caspian Sea and the Black Sea via the Kuma - Manych Depression in Russia, providing Kazakhstan and other Caspian-basin countries with a more efficient access path to the ocean than the existing Volga-Don Canal. This usage is somewhat analogous to the U.S. usage of the term Western Hemisphere when referring to the concepts and organizations dealing with the Americas (e.g., Council on Hemispheric Affairs or Western Hemisphere Institute for Security Cooperation)[2].

These texts are public and very easy to be found by anyone. The last site with great importance for our question (What is Eurasia) is www.eurasiancenter.org, an important site from Unites States of America. We present it here, because today it is considered the US as the single global power, so, we must be concern about the initiatives started from this part of the word.

2. On the other part, the main wisdom in Eurasian problems belongs o both continents – because the common history speaks louder. In the same time, on this big scientific and concept map the main role of debate belongs, naturally, to Russia and to Russian specialists.

In this case, we must note also few ideas:

a)                  Russia is the country to have the biggest part of its territory on both continents[3][4], but its position is not perfectly favorable to develop a total discourse on Eurasia, because the most emergent part of it is situated in Europe[5];

b)                 Russia represents a perfect roof for the world – in this case, its Eurasian idea represents a correspondence with a human body with two special arms: the body is settled in northern Siberia, near the Arctic Ocean. In the same time, the arms has a double significance: a left arm who keep a shield in the Asian direction (mainly China – for extension, yellow race people), and the right one, the most efficient and productive, is stretched to the Europe. In this case, we must note something special: the left had defended Europe from the Vladivostok to the Pamir Mountains, and the right one is over the Moscow and Petersburg. So, a logic question: where is situated the sight of Russia? In our opinion, this is settled to a big area, with a fragmented history: Central Asia – Caspian Sea – Black Sea, as always in the history of humanity, from the North (Sever) to the South (Yugo);

c)                  Eurasia is a new concept for history – it appeared in the 19th century, and only because it was on that time two empires who were important position on both continents: Russian and Turkish one. In this case, we must note an analogy: Christian Russia was opposed to Muslim Turkey on the same logic met after 1945 between Soviet Union and United States;

d)                 Eurasia is an old concept related to European union, because the unionist ideas on Europe was blocked always by the presence of Muslim Constantinople, and, more than that, by the internal battle between main European land powers (with a “big brother” behind – Great Britain);

e)                  If Russia is the main territory for this idea, we must note that in the 21st century ideas must be kept by a stronger population[6]; thus – the future of Eurasian ideas in Russia must be accompanied by a better demography.

3. Our opinion about Eurasia is expressed in a very “scholar language” for a correct order of ideas.

Eurasia is a great political concept, but not completes, because the map limits are not always well understand.

Looking to the world map, we must note that the human land is separated between two big parts, understood as Old World and New (Columbus) World. All scientists have a great problem when the want to separate the Old world, because:

a)      Western Europe is more or less catholic, protestant or atheist and is strong separated by the eastern Europe (history and economy, mainly after European Union creation;

b)      Eastern Europe don’t have a real limit, because Russia is situated on both continents;

c)      Southern Europe is presented much more as part of Western Mediterranean Sea;

d)      Southern Europe is related – because of Gibraltar and the same sea to Northern Africa;

e)      Northern Africa is separated by a big desert (Sahara) to the rest of African continent (which is much richer with mineral resources than the Maghreb and Egypt);

f)        Near East or Proche Orient[7] means Turkey (the other state with double Eurasian continental dimension), Caucasus, Jordan river territory and Egypt (a country belonging mainly to another continent (African), with a step in Asia (by territory and history) and ho was occupied and created as modern state by European powers of 19th century;

g)      Near East is separated by the main Arabic population and energy resources by another strong desert;

h)      Middle East has two important borders (mainly because of history): Central Asia – where the Russian influence is the main actor for the last almost 200 years – and the Chain Mountains Pamir – Himalaya;

i)        India is separated by big rivers and big chain mountains to Pakistan (Indus), South East of Asia (yellow race) and China;

j)        China is the Middle Empire, with one hand related to the south and with the other one to the north. Today we are not sure where Beijing looks straight: to Pacific Ocean or to Middle East, Russia and India[8] in the same time. Last years show us that both directions are possible; in our opinion, always the middle position obliged the state claiming this position to watch more carefully inside;

k)      South East of Asia is related more with Australia, where an important position is kept by the United Kingdom (the same chief of state In Australia and New Zealand);

l)        Japan represents – somehow – a padlock for almost all Asian powers with interests of Pacific Ocean: here, the key belong to Washington sea power (on Mahan admiral doctrine).       

Thus, we cannot consider that the actual dimension of Eurasia is correct, related with the geography and mainly to the history. Despite all innovative technology, the desert is still a desert, a big chain mountain remain on the same position.

It is true: maritime ships can transport a lot of products (it is very interesting to observe the Chinese offensive in weak Europe’s ports[9]) and pipe-lines create a faster way to transport energy resources, but we must understand another limits:

a)                  Pipe-lines represent land states, land powers cooperating or in a perpetual competition (the differences between two attitudes is not always clear). In this case, we must note few moments when tensions can create bigger problems, as blocking of oil transport in Ukraine or terrorist attacks on pipe-lines. In the same time, it is very easy to control a pipe-line, because it is stable on the land for kilometers, and no one can pay guards for every 100 meters to have a perfect safety of them;

b)                 Maritime transport means to control the straits, and for Eurasia there are four very important ones: Skagerrack, Gibraltar, Malacca and the sea in the front of Arabian Peninsula, to control Red Sea and the Persian Gulf. We see here a strong position of United Kingdom, USA and to the sea powers by excellence. Inside this perimeter, there is Bosporus, Suez channel and a lack of military fleet for the “land powers of Eurasia”.

As conclusion: the author believe that Eurasia is a small concept, we need to add here Africa too – minimum the northern part, from French part of Senegal to Bab-el-Mandeb strait near the Ethiopia and Somalia; today Chinese politics introduce in the geopolitical equation whole Africa … and, in our opinion, soon we must be extend with Australia.

In this case, every state must understand its political dimension and its role on the Eur-Asi-African (our tri-continental proposal), named EAA, and to play well its card.

Following this idea, we must note the words of Professor J.L. Granatstein, on April 2011, at the reunion of Canadian Forces College[10]: “can a small or middle power have a Grand Strategy? Former diplomat Daryl Copeland defined Grand Strategy as a unifying, long-term vision of a country’s global values and interests; an expression of where the country is, and where it wants to go in the world; and an analysis of its potential and capacity to achieve its objective. I consider it a core element of statecraft.

That sounds difficult to derive for most nation-states, but to me it does not sound like Grand Strategy, at least not for smaller powers. Smaller countries can fight wars against other smaller powers or maneuvers to avoid them. They can join Great Power alliances or not. They can follow particular economic policies or decide not to. But they do not have Grand Strategies because they lack the human, industrial, and military resources to sustain them. In other words, the God of Grand Strategy is only found on the side of the big battalions. But small countries do have, like every other state, national interests, and their policies are (or should be) focused on advancing or protecting these interests and on their national survival.”

4. If we analyze Eurasia in this dimension, we must express another idea about the legal concept of Eurasia.

Legal concepts exist as it is written. In this scientific branch, words are words, and they cannot be understood in different senses. For any word it is a clear definition and a complex base for any different sense regarding any legal institution[11].

Eurasian is not a concept for legal sciences; we need international treaties to proclaim the existence of this new legal institution. Thus, the author will analyze briefly only few ideas, because the potential for this scientific debate is huge and we don’t have here enough space for it.

First of all, we must underline that inside Eurasia there are many legal systems, with many traditions – to create a real, single and unite Eurasia as concept and political entity, we need to harmonize these differences. For that, we can use only the legal principles, but …

“Although confirmed by Article 38 of the Statute of the International Court of Justice, the idea that there exist general principles of law that are recognized by civilized nations has lost ground in recent years. This fact raises the question of whether such general principles have any order-providing meaning or value beyond the State. If compared to the apparently “natural” systematic structure of state legal orders, the global legal space appears to lack a body of general rules and seems dominated by sectionalism and fragmentation. Indeed, it resembles the medieval legal order, characterized as that was by the simultaneous presence of various legal orders competing with each other. In reality, studies of legal history have led to a different understanding. We now know that that systematic structure was not natural. It was an integral part of a general pattern of morphological transformations undergone by the legal orders of states.”[12]

In this case, we don’t know which legal principles must be fulfilled, because there are many differences between European continental law and religious Islamic law; between Chinese system law and the Britain law. For this debate we can write books, but, of course, in national parliaments it will be a complicate debate, because no one wants to renounce to the history (at least).

Second question: if we want a single Eurasia, where it might be the capital of the state? Any political entity without a center (capital) collapse in less than 5 years: thus, where it must be!

Logics speak: at the middle of the distance, because it is necessary to offer equal access to all persons to all services which are ruled from this big center. So, we can look to Caucasus, maybe to the Near East: Damascus – or Baghdad? … Islamic capital means a different kind of administration of it, because here it was in the last two decades the most important military conflicts – it is need to a new urban architecture, for a capital of almost 4 billion inhabitants!

A lot of new institutions must be settled in this new capital: a Eurasian parliament, which must be able to adopt important, ethic laws, with a great availability for flexible interpretation, because:

a)             These laws cannot be applied from the first moments, because it will be a great problem with internal constitution of the states, and with all secondary (administrative) legislation;

b)             Looking to European Union constitutional treaty of 2006 and to the Lisbon Treaty of 2007, we can see the huge dimension of the texts[13]: if this it was possible for a group of 27 states with common legal tradition (Roman Empire, in fact), can we predict the legal dimension of a Constitution for Eurasia?

c)             In that moment it must be start a global educational change, not only in Law faculties, to understand and to apply new law, but also in every state, because the complexity of changes cannot be seen in one day.

In this context, we have a single question: the loyalty of every person of Eurasia will belong to whom? Because the history never must be forgotten[14]!

Another question is related about the administrative organization of the territory – now, only one big state, but what kind of internal autonomy inside every small part of every state who compose the Eurasian state, because without a strong centralization is impossible to build a functioning state.

The last question is about the justice – where it must be The Supreme Court of Justice? Where it must be The Constitutional Court?

Regarding this; we must note that:

a)      How many procedural steps (appeal, recourse and more) a person must do to be judged by the Supreme Court of Justice?

b)      How it must be invoked the control from The Constitutional Court?

c)      Who are the administrative institutions who shall fulfill the decision of the Eurasian justice? Only one example: in one state a person is affected by the behavior of another state. He claims the state, but this state is too strong to be punishing easily … ca we have equality between states?      

 

Conclusion

In this case, Eurasia is a seductive idea. However, it can be tried to create such a state, but, in our opinion, legal problems are the “big stone”, in front of any political ideas. In fact, we must note the process of negotiations – it is not simple, and, of course, somebody negotiate in a big state, but national parliaments must accept, and, after that, because the dimensions of Eurasia are too big for today human society, it must be approved on referendum by citizens. And today we are not sure about their political opinions …          


[2] This description is used at the bottom of the page, so, we can understand the option of the page author (and of a lot people, because this site is created by “everyone”).

[3] Turkey has less.

[4] In a lot of European institution (as football or music) Israel is included in Europe.

[5] Despite the land reality.

[6] The catastrophic demography of Russia is not always positive to implement big ideas abroad.

[7] A French concept.

[8] India is an “obstacle for a perfect seeing” to the South African rivers and mineral resources.

[9] In a famous report: Global trends 2025 – A transformed world made by National Intelligence Office (Washington, 2008), there are few observations about Chinese limit of economic development related to export of goods (p. 29 – 31).

[10] J.L. Granatstein: Can Canada Have a Grand Strategy?, Canadian Defence & Foreign Affairs Institute, p. 2 – 3.

[11] E. Balan: Institutii administrative (Administrative institutions), CH Beck, Bucharest, 2008, p. 8

[12] E. Chitti, B.G. Matarella: Global administrative law and EU administrative law, Springer, London, 2011, p. 89

[13] 300 pages or more, it depends by the editor.

[14] Title of a famous book about World War II. 

 

Capriles en zijn C.I.A.-vriendjes zijn duidelijk wat van plan in Venezuela

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Capriles en zijn C.I.A.-vriendjes zijn duidelijk wat van plan in Venezuela
 
"Capriles weet dat hij geen enkele kans maakt om de verkiezingen op een wettelijke en eerlijke manier te winnen. Daarom worden alle illegale middelen aangewend om toch maar het doel te bereiken, vaak gefinancierd vanuit de Verenigde Staten. Zo is er de infiltratie van contrarevolutionaire elementen in politieke kringen en zelfs in het leger.
Ook dood en verderf wordt niet geschuwd. Zopas nog werden huurlingen uit El Salvador en Colombia opgepakt. Ze waren in het bezit van wapens, explosieven en zelfs uniformen van het Venezolaanse leger.

Dan is er ook nog de economische sabotage, waarbij deze keer vooral het elektriciteitsnetwerk geviseerd werd. Het was zeer opvallend dat, sinds in december Chávez opnieuw naar Cuba moest voor een operatie, het aantal stroompannes beduidend steeg. Na Chávez’ dood, toen het zeker was dat er nieuwe verkiezingen moesten komen, steeg het aantal pannes nog meer. Een duidelijke aanwijzing dat de problemen niet te wijten waren aan het systeem, maar moedwillig veroorzaakt werden. Tijdens de campagne van Maduro was het ook ‘merkwaardig’ dat de elektriciteit uitviel in delen van de steden waar hij sprak, en dat de problemen na zijn vertrek op wonderbaarlijke manier verdwenen. Dit alles opdat de bevolking de regering de schuld zou geven van de pannes. Ondertussen zijn er bewijzen van sabotage en zijn er verschillende daders opgepakt.

En dan is er nog de schaarste van voedingswaren en andere producten die moedwillig veroorzaakt wordt door privébedrijven, die van nature uit aanhangers zijn van Capriles. Het is een tactiek die ze al jaren toepassen: het illegaal opslaan van goederen zodat ze niet in de winkelrekken verschijnen. Opnieuw met het doel dat de bevolking de regering de schuld zou geven. Ondanks de inspanningen van de regering om deze praktijken op te sporen – er werden duizenden tonnen illegaal opgeslagen voedsel ontdekt – bereikte de schaarste toch nog een hoogtepunt enkele dagen voor de verkiezingen.

Hoewel haar tactieken bekend zijn, slaagt de oppositie er toch nog in er munt uit te slaan. We hadden na de verkiezingen verschillende contacten, zowel telefonisch als via de sociale media, met mensen die in Venezuela wonen en kwamen tot de conclusie dat één van de belangrijkste oorzaken van de tegenvallende resultaten de schaarste aan producten is. Velen trappen in de val en beseffen niet dat de schuld gezocht moet worden bij de oppositie. Ze gaan ervan uit dat de schuld bij de regering ligt en besluiten dan uiteindelijk maar om voor Capriles te stemmen."

http://www.dewereldmorgen.be/blogs/patrickhens/2013/04/16/verkiezingen-venezuela-de-duidelijke-maar-nipte-overwinning-van-maduro
 
 
 
Wordt het een nieuwe C.I.A.-kleurenrevolutie, een zogenaamde 'Venezolaanse Lente' om het bolivarisme te vernietigen? Aan de gebruikte tactieken te zien lijkt het er toch op? http://www.egaliteetreconciliation.fr/Venezuela-7-morts-et-61-blesses-dans-des-manifestations-17566.html
 
Of ... zal Venezuela vernietigd worden op dezelfde manier als Syrië nu, nl. door een bloedige en allesvernietigende burgeroorlog die jaren aansleept? De Amerikanen hebben decennia ervaring in het vernietigen van landen en in het omverwerpen van hen niet-welgezinde regimes, dus dat kan ook.
 

jeudi, 18 avril 2013

Margaret Thatcher, le devoir de haine

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Margaret Thatcher, le devoir de haine

par Claude BOURRINET

Pour le bonheur du monde, du moins son équilibre et sa beauté, il eût cent fois mieux valu que Margaret passât en 1979 dans l’autre monde, en enfer, comme dirait Mélenchon, qu’on ne croyait pas si croyant. Cette année 2013, si triste pourtant, puisqu’elle a vu Chavez disparaître, – une grande perte – est au fond généreuse, puisqu’elle vient de délivrer le royaume de Sa Gracieuse Majesté d’un être pestilentiel. On ne saurait trop s’en réjouir.

Las ! la « Dame » dite « de fer », du métal dont on fait les barreaux de prison, a eu le temps de sévir, et d’emprisonner, d’empoisonner la Grande-Bretagne, l’Europe, et une grande partie de l’univers.

Plusieurs ne sont pas sortis indemnes de cette contamination. La droite « dure », libérale, mondialiste, évidemment. De même l’extrême droite sécuritaire, anticommuniste, néoconservatrice, sioniste et atlantiste, qui se satisferait, en guise de programme, de greffer une paire de couilles à un cerveau reptilien. Mais aussi, de façon plus inquiétante, ceux des patriotes dont on aurait attendu plus de jugeote, et qui considèrent que la mégère décoincée présentait, avec sa morgue cassante et sa sauvagerie désinhibée, tout ce qu’il y avait de plus distingué en guise de patriotisme, « bien qu’ultralibérale ».

L’un des problèmes récurrents de tout ce qui se situe à droite de la droite est que, quoique arborant volontiers les signes éminents de la virilité la plus martiale, on mouille comme n’importe quelle femelle délurée, pourvu qu’en face on agite le gros bâton. Il suffit de démontrer qu’on fait fi de tous ces ridicules scrupules qui ne font qu’affaiblir les maîtres de ce monde pour recueillir tous les suffrages des candidats à la surhumanité.

En l’occurrence, avec Maggie, il ne s’agissait nullement de surhomme, mais de sur-épicier, comme son origine sociale l’y invitait, et une nature calculatrice, mesquine, matérialiste et singulièrement bilieuse.

Le thatchérisme s’est donc emparé des esprits politiques. Tout dirigeant, ou postulant à la direction des peuples, fait dorénavant du Margaret comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Même la gauche. Blair l’a reconnu, et à sa suite les « socialistes » français. Avec sans doute un peu de cette tartuferie faux-cul, qui ne seyait pas, il faut le reconnaître, à la Dame de fer. Du thatchérisme flambeur au thatchérisme flamby, si l’on veut. Mais comme la défunte boutiquière l’affirmait, en lorgnant son tiroir-caisse, « il n’y a qu’une seule politique possible : le libéralisme ».

On connaît la chanson.

Pourtant, saisir son destin, n’est-ce cracher à la gueule de la méduse ?

Quelle est l’erreur des patriotes (car les autres, on tire la chasse d’eau sur eux) ?

Thatcher aurait mis au pas les syndicats, qui prenaient en otage les entreprises et ruinaient le pays. Les appareils syndicaux avaient dans beaucoup de secteurs le monopole de l’embauche, et exigeaient l’aide de l’État pour sauver des usines en faillite. Soit.

Replaçons l’enjeu à sa véritable place, qui est l’irrésistible et dévastatrice ascension du néocapitalisme. Les syndicats, les grèves… quelle aubaine pour faire sauter la marmite !

Mais quelle a été la politique d’une nation qui est la patrie d’origine du libéralisme, lequel est fondé sur la doctrine de la « main invisible et infaillible du marché », et sur celle de la nécessaire division du travail à l’échelle mondiale ? C’est de sacrifier tous les secteurs qui peuvent être pris en charge par d’autres régions de la planète. Ce fut d’abord l’agriculture, pour accroître les bagnes industriels, où s’entassèrent des miséreux, l’ancienne paysannerie libre. À l’époque actuelle, c’est l’industrie qu’on délocalise pour que la finance fructifie et que le banquier règne. L’un des principaux paradis fiscaux en Europe et dans le monde, c’est la City. Un nid de frelons. Thatcher a fait d’une partie de sa patrie une nation de rentiers, d’actionnaires et de propriétaires avaricieux, captivés par la bourse, et se souciant comme d’une guigne de l’avenir de la société. Une corruption massive.

La société ? Mais ça n’existe pas ! assurait sentencieusement Thatcher. Il n’est que des individus qui travaillent, accumulent, jouissent de leurs gains. Le retour aux sources libérales dans sa pureté suprême. L’antithèse absolue d’un autre Anglais, George Orwell, qui pensait qu’une existence ne pouvait se passer d’obligations sociales, de solidarité, de considération des autres, de générosité et d’un minimum de sacrifice pour que le Bien commun prévale sur l’égoïsme dévastateur.

Car c’est bien un champ de ruine qu’a laissé l’Attila des marchés après onze ans d’agressif délire libéral. Des millions de chômeurs, la misère, une dérégulation tous azimuts, un service public cassé, un enseignement dévalué, un gouffre entre le Nord et le Sud. Un chef d’État, un homme politique responsable doit-il considérer son propre peuple comme ennemi ? En fanatique qu’elle était, comme le sont d’ailleurs tout autant les oligarques européens qui mènent la politique économique actuelle en doctrinaires, Thatcher a préféré démolir que construire.

Comme elle a détruit la vie de partisans, héroïques, de républicains irlandais chers à notre cœur, dont la faute inexpiable était de lutter pour leur patrie : Bobby Sands (I.R.A.), 27 ans, meurt le 5 mai 1981 après 66 jours de grève de la faim, Francis Hughues (I.R.A.), 25 ans, meurt le 12 mai 1981 après 59 jours de grève de la faim, Raymond McCreesh (I.R.A.), 24 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim, Patsy O’Hara (I.N.L.A.), 23 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim, Joe McDonnell (I.R.A.), 30 ans, meurt le 8 juillet 1981 après 61 jours de grève de la faim, Martin Hurson (I.R.A.), 29 ans, meurt le 12 juillet 1981 après 46 jours de grève de la faim, Kevin Lynch (I.N.L.A.), 25 ans, meurt le 1er août 1981 après 71 jours de grève de la faim, Kieran Doherty (I.R.A.), 25 ans, meurt le 2 août 1981 après 73 jours grève de la faim, Thomas McElvee (I.R.A.), 23 ans, meurt le 8 août 1981 après 62 jours grève de la faim, Michael Devine (I.N.L.A.), 27 ans, meurt le 20 août 1981 après 60 jours de grève de la faim…

Paix à leur âme et leur souvenir sera à jamais gravé dans notre mémoire.

Quel oxymore plaisant, du reste, que l’expression « patriotisme libéral » ? Car, tout en étant disciple des néocons Hayek, Popper, Friedman, elle aurait défendu les intérêts de son pays. Quelle blague ! Son euroscepticisme ? En fait, du chantage, tout simplement, pour, finalement, à force de coups de boutoir, d’entrisme opportun, de vociférations vulgaires, de contournements perfides, et, il faut le dire, pas mal de complicités dans la place, parvenir à transformer l’Europe-Puissance en grand marché ouvert à quatre vents, ce que la Grande- Bretagne a toujours ambitionné qu’elle fût. Les Malouines ? Une stratégie cynique et criminelle pour récupérer quelque popularité après l’échec de sa politique économique. Le nationalisme british ? L’Angleterre est devenue, ou a achevé de l’être, une sous-colonie américaine, et les Anglais un chenil. Notre avenir, en quelque sorte.

En vérité, comme chacun sait, le libéralisme, même affublé (on se demande pourquoi) du préfixe « ultra », qui suggérerait qu’il existât deux espèces de libéralismes, n’est pas, ne peut être un patriotisme. Le seul attachement qu’un libéral puisse éprouver pour le territoire qui l’a vu éventuellement naître, et pour la nation dont il serait formellement un membre, est du même acabit que celui qui lie un cadre dynamique à son entreprise, ou au groupe international dont elle est une filiale. Pour le reste, l’argent n’a ni odeur, ni saveur, et ne connaît pas les frontières ni les identités.

Thatcher apparaît donc comme un marqueur idéologique. Haïr ce genre d’individu monstrueux, programmé pour abolir les peuples et faire triompher Mammon, promouvoir le culte du Veau d’Or et bousiller tout ce qui échappe au fric, est non seulement salubre – un signe de santé – mais terriblement nécessaire pour envisager un jour la victoire. Respecter cette putréfaction, voire l’admirer, c’est se considérer d’ores et déjà comme battus.

Claude Bourrinet

• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 10 avril 2013.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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La CIA prépare-t-elle un coup d'Etat au Venezuela?

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La CIA prépare-t-elle un coup d'Etat au Venezuela?

"Contester la victoire est un truc classique pour manipuler l’opinion et préparer la déstabilisation. (...) Les médias européens présentent Capriles comme « centre droit ». Son programme est en réalité d’extrême droite et sa famille est une des plus riches du pays. Leur passeport est peut-être vénézuélien, mais leur cœur est aux USA. (...) Ce lundi, les milices de Capriles ont attaqué des sièges du parti chaviste, des centres de médecine sociale et la télévision publique, tuant plusieurs personnes. En fait, Capriles et les agents US avaient préparé des incidents violents pour créer un climat justifiant un nouveau coup d’Etat. (...) La tentative de coup d’Etat réussira-t-elle au Venezuela ? Cela dépend de la résistance et du sang froid des Vénézuéliens."
 


 

mercredi, 17 avril 2013

Le problème kurde: une marge de manoeuvre

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Bernhard TOMASCHITZ:

Le problème kurde: une marge de manoeuvre

 

Le PKK a annoncé une trêve. Cette annonce s’explique par l’importance croissante que revêt le peuple kurde dans le jeu géopolitique et géo-énergétique au Proche-Orient

 

A l’occasion du “Newroz”, la fête du Nouvel An kurde et iranienne, le commandant en chef militaire du PKK (“Parti des Travailleurs du Kurdistan”), Murat Karayilan, a divulgué urbi et orbi  une déclaration du chef historique du PKK, Abdullah Öçalan, emprisonné depuis 1999. Dans cette déclaration, on pouvait lire: “Nous appellons officiellement, et sans ambigüité aucune, à un armistice, qui entrera en vigueur dès le 21 mars”. Par l’effet de cet appel, les guerilleros en lutte pour un Kurdistan libre ne commenceront plus aucune action militaire. Karaliyan ajoutait néanmoins un avertissement: “Mais si nos forces sont attaquées, elles se défendront tout naturellement”.

 

On ne peut donc pas encore dire que la guerre civile turque, commencée en 1984 entre le PKK (que l’UE et les Etats-Unis considèrent comme une organisation terroriste) et l’armée turque, est désormais terminée. Mais les chances de voir s’établir la paix dans les régions kurdes de l’Anatolie orientale sont plus réelles aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été depuis le début des hostilités il y a près de trente ans. D’une part, le gouvernement d’Ankara a accordé des droits à la minorité kurde; ces droits demeurent toutefois encore fort modestes. D’autre part, Öçalan croit sans doute que s’offre à lui l’occasion unique de rentrer dans l’histoire comme un pacificateur. Mais ce ne sont ni les concessions turques ni les espoirs d’Öçalan qui me semblent déterminants: il y a surtout le fait que les données géopolitiques ont été complètement bouleversées dans la région au cours de ces dernières années.

 

La Turquie veut, elle, se positionner comme une puissance régionale dans le Proche- et Moyen-Orient. Elle ne peut pas jouer ce rôle pleinement si elle doit sans cesse consacrer ses ressources militaires à une “petite guerre”, une guerilla, qui cloue d’office le gros de l’armée sur le territoire anatolien. Ensuite, la Turquie se veut un pays de transit pour les hydrocarbures. Les oléoducs et gazoducs existants, comme ceux qui relient Bakou à Ceyhan, via Tiflis en Géorgie, transportent déjà le pétrole de la région caspienne à la côte méditerranéenne de la Turquie; qui plus est, les Turcs envisagent l’installation d’autres “pipelines” qui transporteront les hydrocarbures de la région kurde du Nord de l’Irak vers l’Europe en passant par la Turquie. Pour sécuriser totalement le transport de ces hydrocarbures, il est impératif, pour Ankara, de pacifier les régions kurdes sous souveraineté turque.

 

C’est là que se rejoignent les intérêts d’Ankara et de Washington. Le partenaire turc des Etats-Unis dans le cadre de l’OTAN a un rôle capital à jouer dans les plans américains: il doit servir à contourner la Russie, rival géopolitique, de façon à ce que le pétrole et le gaz naturel d’Asie centrale et de la région caspienne soient acheminés vers l’Ouest sans passer par des pays sous contrôle russe. La Turquie est indispensable dans cette stratégie de contournement de la Russie. Le 7 août 2012, le journaliste Murat Yetkin écrivait ces lignes dans le quotidien turc de langue anglaise “Hürriyet Daily News”: “Parce que l’Irak menace de se désagréger, Massoud Barzani, le chef du gouvernement régional kurde du Nord du pays, une région voisine de la Turquie, a commencé à signer des accords pétroliers et gaziers avec des géants énergétiques, en dépit du désaccord manifesté par le premier ministre irakien Nouri al-Maliki”. En septembre 2012, l’agence de presse Reuters annonçait que le consortium pétrolier britannique Shell songeait à s’engager dans le Kurdistan irakien. Les champs pétrolifères de cette région sont d’ores et déjà exploités par les consortiums ExxonMobil (Etats-Unis) et Total (France).

 

On ne s’étonnera pas, dès lors, que Yetkin en arrive à cette conclusion: “Les géants énergétiques ont intérêt à livrer aux marchés occidentaux un maximum de gaz et de pétrole, issus de régions qui ne sont pas contrôlées par la Russie ou l’Iran ou qui le sont moins. Dans cette perspective, la Turquie offre une possibilité: sous la protection de l’OTAN, elle pourra servir de transit à des ressources énergétiques venues, d’une part, du Kurdistan irakien et, d’autre part, de l’Azerbaïdjan, pour qu’elles soient acheminées vers l’Ouest. La présence du PKK, interdit et combattu, et les combats qui se déroulent dans l’Est de la Turquie constituent de véritables épines dans la chair de ce projet et un obstacle important à une coopération interétatique de grande ampleur”.

 

On peut donc émettre l’hypothèse que les Etats-Unis ont exercé une pression en coulisses sur les deux protagonistes du conflit turco-kurde. Washington pourrait très bien avoir fait pression 1) sur la Turquie, pour qu’elle octroie aux Kurdes plus de droits de façon à ce qu’ils n’aient plus ni envie ni intérêts à soutenir le PKK et 2) sur les autorités kurdes du Nord de l’Irak pour qu’elles ne protègent plus les combattants du PKK. De fait, les relations entre Ankara et le Kurdistan irakien (de jure, partie de l’Irak; de facto, quasiment indépendant) se sont largement normalisées au cours de ces dernières années. Pour Washington, la valeur stratégique du peuple kurde s’est nettement amplifiée, depuis la deuxième guerre du Golfe (2003), vu que ce peuple kurde vit à cheval sur tous les pays de la région: la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. A ce propos, dès juin 2011, Meghan L. O’Sullivan évoquait la question kurde. Madame O’Sullivan avait été, sous le règne du Président George W. Bush, membre du “Conseil National de Sécurité”; aujourd’hui, elle est professeur à Harvard. Pour elle, la région peuplée de Kurdes est une région où ceux-ci peuvent exercer une pression politique importante sur les politiques intérieures de l’Irak, de la Syrie et de la Turquie; en tant que “groupe collectif”, ils pourraient détenir un poids économique déterminant et, ainsi, “devenir à coup sûr plus modérés et indispensables aux intérêts américains au Proche-Orient”. Ces arguments de Madame O’Sullivan pourraient très bien induire le gouvernement d’Obama à inclure une “perspective kurde” dans ses stratégies pour le Proche- et le Moyen-Orient.

 

Ensuite, Meghan L. O’Sullivan explique que les Etats-Unis devraient “encourager sotto voce” tout nouveau gouvernement turc “à traiter sa minorité kurde avec magnanimité” et à faire d’une telle politique magnanime la pierre angulaire de toute relation bilatérale. Pour ce qui concerne les Kurdes d’Irak, Washington devrait, d’après Madame O’Sullivan, utiliser les bonnes relations existantes avec la Turquie pour faire avancer le “pragmatisme”. Et comme ces relations turco-kurdes, limitées aux Kurdes d’Irak, sont désormais bien développées, ces Kurdes d’Irak, sous la houlette des Américains, pourraient jouer un rôle clef dans l’ensemble de la communauté ethnique kurde. Mais avant d’en arriver là, les relations turco-kurdes en Anatolie sous souveraineté turque doivent connaître un processus de détente. Il faut surtout qu’Ankara cesse de craindre les revendications territoriales de tout éventuel Etat kurde indépendant.

 

Cependant, les plans concoctés à Washington laissent plutôt entrevoir que le Kurdistan irakien sera tôt ou tard placé sous la souveraineté turque. C’est un projet que l’on devine dans un écrit de Parag Khanna, conseiller d’Obama en matières de politique étrangère lors de sa première course à la Présidence: “La Turquie devrait avoir peu à craindre d’un Kurdistan indépendant car elle a toutes les cartes en main pour décider si, oui ou non, le Kurdistan sera une Bolivie du Machrek, c’est-à-dire un pays riche en matières premières mais géographiquement isolé parce qu’enclavé”. De ce fait, la Turquie peut amorcer une stratégie à long terme face au Kurdistan: en liant les Kurdes à elle, elle les amènera sous sa dépendance.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(Article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°13-14/2013, http://www.zurzeit.at/ ).

La nouvelle entente turco-kurde: un hasard?

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

La nouvelle entente turco-kurde: un hasard?

 

C’est une combinatoire de faits nouveaux —tels la lassitude face à un conflit de très longue durée, les changements de donne géopolitique suite aux événements d’Irak et de Syrie— et des intérêts politico-économiques importants qui ont convaincu le premier ministre turc Erdogan qu’il était temps, enfin, de mettre un terme au conflit qui opposait l’Etat turc aux Kurdes depuis plus de trois décennies. Cette volonté de paix n’a rien à voir avec une sympathie subite à l’égard des Kurdes d’Anatolie orientale. Au contraire, cette démarche découle d’un calcul politique bien conçu.

 

Si, dans l’avenir, nous aurons une paix de plus ou moins longue durée entre Turcs et Kurdes, ce n’est certainement pas parce que le premier ministre turc Erdogan est tombé de son cheval, frappé par la foudre, comme le Saint-Paul des Epitres sur le chemin de Damas. L’idéal d’une paix définitive n’est pas tombé du ciel comme la manne du désert sur les Juifs errant dans le Sinaï. Plusieurs glissements d’ordre géopolitique et économique ont contribué à forger un nouveau contexte.

 

Première constatation: après trente ans de conflit, avec au moins mille morts par an, les deux camps se rendent enfin compte qu’une victoire rapide et glorieuse n’est plus envisageable: ni pour les militaires turcs ni pour les guerilleros du PKK. Le gouvernement d’Ankara voit qu’il ne parviendra pas à décapiter la résistance armée kurde; de même, les Kurdes se rendent bien compte désormais qu’un Etat indépendant kurde, viable et digne de ce nom, n’est pas une perspective réaliste. Ces constatations, posées par les uns et par les autres, permettent d’envisager le pragmatisme. Le discours modéré, prononcé récemment par le leader kurde Öçalan, qui croupit depuis 1999 dans une cellule turque, après que des agents turcs l’aient arrêté au Kenya, montre que ce chef de guerre a gardé toute son aura. Il ne prononce plus le mot “indépendance”. Il évoque au contraire l’idée d’une “autonomie locale”, de droits linguistiques et de l’arrêt des répressions turques. Ces revendications sont nettement moins fortes que la volonté préalable des révolutionnaires nationaux kurdes de créer un Etat indépendant kurde, promis à la fin de la première guerre mondiale. La pensée d’Öçalan a donc évolué. Mieux: pour Erdogan, c’est l’ébauche d’un compromis défendable devant le parlement turc.

 

Vraisemblablement les choses bougent depuis octobre 2012. Un va-et-vient diplomatique s’est mis en branle entre les résidences du premier ministre turc et l’île d’Imrali, où le chef kurde est détenu. On avait déjà l’impression que les Kurdes avaient décidé d’un cessez-le-feu unilatéral. En réalité, il y avait plus. Au cours des conversations, tenues à l’abri des regards, les deux parties ébauchaient les contours d’un compromis de grande ampleur. Pour amener les Turcs à céder, les Kurdes ont promis à Erdogan de soutenir ses projets de réforme, allant dans le sens d’un pouvoir présidentiel plus fort, qui serait alors taillé sur mesure pour la propre candidature future du premier ministre.

 

Le facteur syrien

 

Le rapprochement entre le gouvernement d’Erdogan et les Kurdes ne s’explique que par les événements qui affectent la Syrie. Syriens et Kurdes avaient partie liée. La guerre de résistance lancée par le PKK en 1984 a commencé en Syrie. Dès cet instant, le PKK est devenu un instrument aux mains du régime baathiste syrien face à la Turquie, souvent suite à de longues et pénibles négociations pour les eaux du Tigre et de l’Euphrate. Opérons un retour en arrière de trente années. Le régime syrien d’Assad voulait faire des Kurdes ses alliés. Cela s’est, semble-t-il, avéré un faux calcul, car les Kurdes aussi se sont opposés au régime syrien. Les Turcs ont suivi cette évolution avec inquiétude: en effet, pour eux, un scénario apocalyptique —et bien réel— risquait de se dérouler. Certes, c’est tenter de prédire l’avenir dans une boule de cristal que de spéculer sur ce qui adviendra en cas de désagrégation de l’Etat syrien mais, malgré tout, l’émergence d’une entité kurde indépendante sur le territoire de la Syrie actuelle est plausible, tout comme ce fut le cas en Irak. Nous sommes bien sûr fort éloignés d’un grand Etat kurde qui surplomberait toutes les frontières actuelles et engloberait tous les Kurdes ethniques (le plus grand peuple sans Etat!) mais l’apparition potentielle, sur la mosaïque proche-orientale, de deux entités étatiques ou semi-étatiques kurdes inquiète grandement Ankara. Un diplomate remarquait récemment: “Avec ce qui s’est passé en Irak et avec les événements de Syrie, la Turquie est dorénavant confrontée à la pression la plus forte sur ses frontières qui ait jamais existé depuis que Britanniques et Français ont démantelé l’ex-Empire ottoman”.

 

Le rapprochement turco-kurde entre bien dans le cadre de la politique intérieure turque. Erdogan poursuit deux objectifs: il veut éviter tout nouveau coup d’Etat militaire et il veut aussi éliminer les tendances anti-religieuses (dont anti-islamistes) qui avaient structuré l’Etat kémaliste turc, désireux de mettre un terme à toute influence de la religion dans les affaires politiques. Öçalan ne trouve rien à redire à ces deux axes majeurs de la politique erdoganienne. Le premier ministre turc veut aussi un pouvoir présidentiel plus fort. Pour revoir la constitution en ce sens, il faut une majorité des deux tiers. Un bref calcul nous apprend que pour réaliser ce triple projet politique, Erdogan a besoin du soutien de 20% de ses concitoyens kurdophones, que les kémalistes appelaient “Turcs des montagnes”.

 

Sur le plan économique, Erdogan flaire également une plus-value. On sait que la meilleure image de marque de son gouvernement a été de promouvoir un important boom économique. La Turquie peut toutefois faire mieux encore, surtout, justement, dans la partie kurdophone du pays. A cause du conflit de longue durée qui a affecté cette région, son poids économique n’a cessé de décliner. Ensuite, les relations économiques entre la Turquie et l’entité kurde du Nord de l’Irak sont bonnes et très prometteuses. Si une pacification définitive intervient dans cette région jusqu’ici en ébullition, Erdogan pourra tirer grand profit de la nouvelle donne et réaliser ses projets de démantèlement de l’Etat kémaliste.

 

“M.”/” ’t Pallieterke”.

Article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, le 10 avril 2013.

Sur la “réconciliation” israélo-turque

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

Les effets d’une réconciliation froide

 

Sur la “réconciliation” israélo-turque

 

Israël et la Turquie ne sont pas encore franchement réconciliés. Mais un premier pas a été fait. Il y plus intéressant à faire que de commenter inlassablement les excuses de Netanyahu à son collègue turc Erdogan: chercher à savoir quelle est la motivation exacte de cette démarche. L’instabilité en Syrie, disent la plupart des observateurs, ce qui est peut-être vrai mais réduit considérablement le rôle que joue dans ce scénario le Président américain Obama, architecte silencieux de ce glissement diplomatique au Proche-Orient.

 

“Une semaine fantastique pour Erdogan” annonçait le “tweet” de Javier Solana, jadis secrétaire général de l’OTAN, avant qu’il ne devienne le “Haut représentant” de tout et du contraire de tout au sommet de l’UE. Deux événements expliquent cet enthousiasme de Solana pour Erdogan. D’abord, le cessez-le-feu accepté par les Kurdes, ensuite les premiers pas vers une normalisation des rapports turco-israéliens.

 

Les choses ne tournaient pas rond depuis quelques années déjà entre la Turquie et Israël. On se rappellera surtout la tentative des quelques “activistes” turcs en 2010 qui, à bord du bateau “Mavi Marmara”, avaient tenté d’atteindre la Bande de Gaza. Lors d’un raid israélien contre ce bâtiment, neuf citoyens turcs avaient été tués. Ankara avait immédiatement rompu toutes ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. Les Turcs avaient exigé trois conditions pour re-normaliser les relations: des excuses, le paiement de compensations et l’assouplissement du blocus imposé à Gaza. Aujourd’hui, semble-t-il, les deux premières conditions ont été remplies. Quant à l’avenir de Gaza, les choses sont beaucoup plus floues.

 

S’il fallait croire certains témoins, le moment où cette réconciliation s’est amorcée fut le départ du Président Obama après sa première visite à Israël. Quelques minutes avant d’embarquer, Obama aurait mis son téléphone portable dans les mains de Benjamin Netanyahu: son collègue turc Erdogan était au bout du fil. Netanyahu a alors exprimé des excuses, lesquelles ont été acceptées par Erdogan. Un peu plus tard, Obama a participé à la suite de la conversation. Ainsi, le Président américain, après une visite peu ambitieuse et sans beaucoup de relief à Israël, a pu engranger un succès diplomatique. La réconciliation n’est sans doute pas complète entre les deux principaux alliés des Etats-Unis dans la région mais un premier pas, important, a été posé.

 

Maître Obama, Notaire

 

On aurait tort de croire que tout est réglé. Le chemin à parcourir est encore long et ardu. Les positions turques vis-à-vis de la question palestinienne demeurent tranchées. Il y a quelques mois, Erdogan décrivait encore le sionisme comme un “crime contre l’humanité”. Peu après ces déclarations fracassantes, Ankara prétendait que les mots d’Erdogan avaient été mal interprétés. Cette rectification n’était rien de plus qu’un petit édulcorant diplomatique.

 

Un diplomate nous déclarait: “Rien que la personnalité d’Erdogan, avec ses discours virulents, rend l’idée d’une normalisation définitive impossible”. Bon nombre d’observateurs partagent ce point de vue. Mais il y a aussi des arguments objectifs non niables qui plaident pour un rapprochement israélo-turc: les événements récents en Egypte et la découverte de ressources gazières dans le bassin oriental de la Méditerranée. Même lorsque les relations entre les deux pays étaient au plus bas, Turcs et Israéliens s’achetaient des armes en quantité relativement importantes. Quant au reste, les litiges jettent pour l’instant une ombre lourde sur les relations entre les deux alliés des Etats-Unis.

 

Mis à part le “truc” utilisé pour obtenir les excuses de Netanyahu, Obama s’est montré le véritable architecte de la réconciliation. Cependant, mettons un bémol a cet enthousiasme: les bouillants “fans” du président américain surestiment son rôle. A côté des discours officiels, il y a les réalités. Avant tout, la Syrie. Benjamin Netanyahu, pour expliquer aux membres de son parti, aux likoudistes et à ses électeurs, qu’il se soit excusé, a avancé l’argument que “la situation en Syrie s’aggrave d’heure en heure”. Ankara prétend que ce n’est pas la Syrie qui a poussé Netanyahu à exprimer ses excuses mais a fait aussi comprendre “que vu que nous nous trouvons maintenant dans un processus de normalisation, nous allons échanger des informations sur ce dossier syrien”. Mais il y a mieux: l’idée de poser un “pipeline” entre la Turquie et Israël devient soudainement plus plausible. Si Obama n’a pas été le principal artisan de la réconciliation, comme le voudraient ses thuriféraires, il en a certainement été le témoin et le notaire. Plusieurs sources diplomatiques confirment que la situation en Syrie a contraint Netanyahu à avaler l’amer cachet des excuses, sans doute une première pour l’Etat hébreu. L’idée que le Hizbollah ou des milices liées à Al-Qaeda puissent se procurer des armes chimiques est un cauchemar pour Israël. Donc pour sortir de l’isolement, il faut que Tel Aviv retrouve des relations diplomatiques stables avec la Turquie: ce serait là un facteur essentiel pour éloigner de l’horizon ce scénario apocalyptique d’islamistes armés de missiles chimico-bactériologiques et pour participer à toutes les initiatives qui rendraient ce cauchemar impossible.

 

Chypre

 

Mais n’oublions pas Chypre. N’évoquons pas, ici, les banques cypriotes et les contacts douteux entre elles et les milieux de l’UE & Co. Au cours de ces dernières années, Chypre (c’est-à-dire la partie grecque et indépendante de l’île et non pas la partie septentrionale de celle-ci occupée par l’armée turque) a misé sur Israël, a renforcé ses liens avec l’Etat hébreu. Comme les relations turco-israéliennes étaient rompues, ces initiatives cypriotes ont connu un certain succès. Comme les Turcs sont les occupants illégitimes d’une partie de l’île, les Chypriotes grecs se sont dit: les ennemis de nos emmenis pourraient peut-être devenir nos amis... Mais que se passera-t-il si les relations turco-israéliennes s’améliorent, du moins sur le plan économique? Nicosie sera sans doute contrainte, alors, de négocier avec son ennemi héréditaire turc. Chypre avait essayé d’obtenir toutes sortes d’avantages grâce à des relations quelque peu privilégiées avec Israël, pour pouvoir contourner la Turquie: c’était une politique réaliste et réalisable, mais aujourd’hui, vu le rapprochement israélo-turc, elle risque bien de ne pas enregistrer le succès escompté ni de s’inscrire dans la durée. Il suffit d’un petit changement de donne pour modifier de fond en comble un contexte politique qui évoluait vers de nouvelles stabilités.

 

“M.”/” ’t Pallieterke”.

Article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, 3 avril 2013.

La Syrie, ou la boucle est bouclée

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La Syrie, ou la boucle est bouclée

Ex: http://www.dedefensa.org/

Dans le Washington Times du 11 avril 2013 (et sur son site, le même 11 avril 2013), Daniel Pipes développe l’argument que les USA devraient se ranger militairement au côté d’Assad contre les rebelles islamistes de Jabhat al-Nusra (voir le 10 avril 2013). Daniel Pipes, qui s’est spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient, peut être qualifié d’archi-neocon pour sa constante campagne pour une politique belliciste, expansionniste, interventionniste, au côté d’Israël contre les forces dites terroristes dans la région, étendues dans son entendement à une variété considérable de pays, dont l’Iran en tête de sa liste. Pipes, fils du professeur Richard Pipes, expert en soviétologie et antisoviétique actif des années 1970-1980, a joué un rôle actif dans le mouvement néo-conservateur dès l’origine de l’affirmation de ce mouvement, et un rôle de soutien extrémiste à la politique de GW Bush. Son accointance avec Israël est évidente, et d’ailleurs non dissimulée.

Daniel Pipes fut l’un de ceux qui, lorsqu’une dissension se révéla à ce propos parmi les neocons, choisit en 2011 le camp d’un soutien tactique à Kadhafi plutôt qu’un soutien à la rébellion anti-Kadhafi. Il s’agissait du même raisonnement tactique que dans le cas de sa position sur la Syrie exposée dans cet article. Pour lui, le régime, ou le désordre qui naîtrait de la chute de Kadhafi serait pire, pour les intérêts des USA (et surtout, d’Israël), que le régime Kadhafi. Du strict point de vue réaliste et la chose jugée objectivement, on ne peut dire qu’il avait tort. Il s’agit donc de la même logique développée ici, appuyée sur l’argument totalement cynique de l’intérêt de laisser deux ennemis se battre entre eux pour s’affaiblir et se détruire, et pour cela aider le plus faible de façon à ce que le combat continue le plus longtemps possible. (Pipes ressort l’argument de l’aide à Staline pour lutter contre Hitler, ou de l’aide alternativement à l’Iran puis à l’Irak lors de la guerre Irak-Iran des années 1980, selon la fortune de l’un ou de l’autre.)

«Analysts agree that the erosion of the Syrian regime’s capabilities is accelerating, that it continues to retreat, making a rebel breakthrough and an Islamist victory increasingly likely. In response, I am changing my policy recommendation from neutrality to something that causes me, as a humanitarian and decades-long foe of the Assad dynasty, to pause before writing: Western governments should support the malign dictatorship of Bashar Assad…

«Here is my logic for this reluctant suggestion: Evil forces pose less danger to us when they make war on each other… […]

»…In this spirit, I argued then for U.S. help to the losing party, whichever that might be, as in this May 1987 analysis: “In 1980, when Iraq threatened Iran, our interests lay at least partly with Iran. But Iraq has been on the defensive since the summer of 1982, and Washington now belongs firmly on its side. … Looking to the future, should Iraq once again take the offensive, an unlikely but not impossible change, the United States should switch again and consider giving assistance to Iran.”

»Applying this same logic to Syria today finds notable parallels. Mr. Assad fills the role of Saddam Hussein, the brutal Baathist dictator who began the violence. The rebel forces resemble Iran — the initial victim getting stronger over time and posing an increasing Islamist danger. Continued fighting endangers the neighborhood. Both sides engage in war crimes and pose a danger to Western interests.

»Yes, Mr. Assad’s survival benefits Tehran, the region’s most dangerous regime. However, a rebel victory would hugely boost the increasingly rogue Turkish government while empowering jihadis, and replace the Assad government with triumphant, inflamed Islamists. Continued fighting does less damage to Western interests than their taking power. There are worse prospects than Sunni and Shiite Islamists mixing it up, than Hamas jihadis killing Hezbollah jihadis, and vice versa. Better that neither side wins.

»The Obama administration is attempting an overly ambitiously and subtle policy of simultaneously helping the good rebels with clandestine lethal arms and $114 million in aid even as it prepares for possible drone strikes on the bad rebels. Nice idea, but manipulating the rebel forces via remote control has little chance of success. Inevitably, aid will end up with the Islamists and airstrikes will kill allies. Better to accept one’s limitations and aspire to the feasible: propping up the side in retreat.

»At the same time, Westerners must be true to their morals and help bring an end to the warfare against civilians — the millions of innocents gratuitously suffering the horrors of civil war. Western governments should find mechanisms to compel the hostile parties to abide by the rules of war; specifically, those that isolate combatants from noncombatants. This could entail pressuring the rebels’ suppliers (Turkey, Saudi Arabia and Qatar) and the Syrian government’s supporters (Russia and China) to condition aid on abiding by the rules of war. It could even involve Western use of force against violators on either side. That would fulfill the responsibility to protect.

»On the happy day when Mr. Assad and Tehran fight the rebels and Ankara to mutual exhaustion, Western support then can go to non-Baathist and non-Islamist elements in Syria, helping them offer a moderate alternative to today’s wretched choices and lead to a better future.»

Cet article a suscité des réactions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont très “diverses”, manifestement venues de personnes proches du courant des neocons, ce qui renouvelle effectivement le débat très tendu qui a déchiré les neocons lors de l’affaire libyenne. Pipes lui-même a du recevoir directement d’autres réactions du même type, sans doute de personnalités qui lui sont proches. Aussi rajoute-t-il, en queue du même article reproduit sur son site, à la date (pour nous) du 12 avril, quelques notes en “update”. Nous en reproduisons trois qui précisent encore plus sa position. (L’acronyme CAIR, pour Council on American-Islamic Relations, dénoncé grossièrement par la droite dure, neocon, pro-Israël et islamophobe comme une organisation US frontiste des terroristes islamistes.)

«(1) Before this article appeared, I gave a several interviews […] advocating tactical support for the Assad regime; these prompted name-calling by CAIR and some hysterical reactions about me urging genocide in Syria. No: I look forward to the day when Syria is at peace with itself and a good neighbor, when its government is democratic and law-abiding. But until that distant time, I prefer that evil forces direct their attentions against each other than against the outside world.

»(2) To the argument that early Western support for the rebels would have prevented the Islamists from dominating them (which they now do), I reply that Western powers did provide early support to rebels in Tunisia, Libya, and Egypt and look what that achieved – Islamists dominate all three of those countries. The same would likely have been the case in Syria. Western assistance is not that influential in altering the course of an ideological movement.

»(3) I dislike advocating support for Assad and respect the intentions of those who share my goals but disagree with my means. I do, however, see them engaging in wishful, non-strategic thinking.»

Il y a évidemment plusieurs façons de juger, et l’article de Pipes, et l’attitude de Pipes. Nous allons faire quelques remarques, tentant effectivement de résumer et d’apprécier ces “plusieurs façons”, avant de conclure.

• Il est évident que l’article, la forme du raisonnement, l’artificialité des quelques allusions forcées de Pipes à l’aspect humanitaire et moral des choses, la faiblesse de ces allusions par rapport à la force du propos guerrier, font complètement justice de la narrative humanitariste qu’on nous présente aujourd’hui pour accompagner et justifier ces événements d’intervention postmoderniste, selon le catéchisme démocratique et libéral. Au contraire, la violence et la clarté de l’argument ridiculisent complètement la narrative humanitariste par l’évidence du propos. Elles remettent les choses à leur juste place, sans nécessité d’argumenter plus avant.

• L’article de Pipes recommandant un soutien à Assad, qui a été précédé d’une recommandation de Pipes, depuis le début de “la guerre syrienne”, de rester en-dehors du conflit, témoigne du fait que la droite interventionniste et pro-Israël est, aux USA, divisée comme elle fut, lors de l’affaire libyenne. Il ne fait guère de doute que cette division, au moins, existe également en Israël, même si elle reste très discrète et ne s’exprime que rarement d’une façon publique pour ne pas interférer dans la politique officielle US de soutien aux rebelles. (On a vu un exemple de cette position israélienne avec le cas de Guy Bechor, le 8 avril 2013.)

• Un aspect remarquable de l’article de Pipes est qu’à côté d’une position théorique d’un réalisme de fer, confinant au cynisme, on trouve, dans les développements et même jusqu’aux attendus fondamentaux, des aspects complètement erratiques, irréalistes, sinon utopistes, où l’on retrouve d’ailleurs la marque des neocons. Croire qu’une position de soutien à Assad permettrait de maintenir sous contrôle le conflit puis, une fois les adversaires “épuisés”, d’intervenir pour imposer un règlement politique “modéré” qui serait en réalité à l’avantage des USA, relève effectivement d’une complète utopie. (»On the happy day when Mr. Assad and Tehran fight the rebels and Ankara to mutual exhaustion, Western support then can go to non-Baathist and non-Islamist elements in Syria, helping them offer a moderate alternative to today’s wretched choices and lead to a better future.») Même dans le compte-rendu de la situation actuelle, on trouve des déformations idéologiques et utopiques, qui rendent compte d’une influence sur leur jugement de leur propre propagande par ceux-là même qui la développent, – même s’ils sont opposés à certaines conséquences tirées de cette propagande, comme c’est le cas de Pipes. On trouve cela dans la prémisse même du raisonnement, qui est fondée sur la certitude qu’Assad perd de plus en plus de terrain et qu’il est quasiment sur le point d’être battu (raison pour laquelle il faut intervenir pour empêcher sa chute) : c’est une affirmation totalement gratuite, d’ailleurs répétée ad nauseam depuis deux ans, et que rien ne permet de substantiver, alors qu’il est désormais évident comme un fait fondamental de la situation que l’armée syrienne forte de 150.000 hommes a tenu et montre une remarquable cohésion face aux rebelles. Le paradoxe étrange de la position de Pipes, à cause de cette déformation de propagande, est bien que sa formule, en fonction de la position réelle des uns et des autres sur le terrain, devrait, au contraire de ce qu’elle lui fait dire, le pousser à recommander un soutien plus actif aux rebelles, puisqu’il s’avère que ces rebelles sont en position difficile face à Assad…

• Le fait est que, dans sa position actuelle, Pipes se place exactement aux côtés des Russes, lorsque ceux-ci vous parle officieusement, hors de la logique de leur position diplomatique. Pour les Russes, le but opérationnel réaliste, aujourd’hui, est de convaincre Obama qu’Assad est, dans cette partie, son meilleur allié, et que son intérêt est de favoriser la victoire d’Assad en éliminant les rebelles dont la partie la plus active et la plus efficace représente un énorme danger de déstabilisation et de désordre dans toute la région du Moyen-Orient.

D’une façon générale, la position de Pipes, en renouvelant les incertitudes et les divisions apparues dans le “camp de la guerre” aux USA lors de l’affaire libyenne et, plus généralement, par rapport au “printemps arabe”, renforce l’interprétation que ces événements sont essentiellement, pour le bloc BAO, l’occasion d’exposer un très grand désordre dans sa politique, ou dans les batailles d’influence qui l'accompagnent. Il n’est pas étonnant que le résultat général soit une position à la fois vacillante et velléitaire, marquée par des voltefaces incessantes et conduisant d’une façon générale à une position de paralysie et d’impuissance. Par ailleurs, un Pipes est là pour rappeler à tous ceux qui décrivent les événements comme une avancée irrésistible, depuis deux ans, du bloc BAO, la situation telle qu’elle est réellement : «…Western powers did provide early support to rebels in Tunisia, Libya, and Egypt and look what that achieved – Islamists dominate all three of those countries». Très curieusement, dans son archi-réalisme et dans soin cynisme complet, l’archi-neocon s’érige en témoin involontaire et puissant de la vanité complète de la politique du Bloc BAO, laquelle est directement enfantée par les thèses neocons et apparaît parfois, justement, comme une politique archi-neocons. Effectivement, la boucle est bouclée…

lundi, 15 avril 2013

Petrodollar Cycle & Realpolitik

Petrodollar Cycle & Realpolitik

 

dimanche, 14 avril 2013

Algerije: destabilisering?

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